Simon (Yvan Attal) sort de prison après avoir purgé quelques années de détention pour cambriolage, et ne tarde pas à renouer avec ses mauvaises habitudes. Son vieux complice, Albert (Jean-François Stévenin) le met en contact avec Scylla (Antoine Basler), qui est en train de préparer un très gros coup : le vol du « Florentin », un diamant mythique qui doit être bientôt mis en vente aux enchères par ses propriétaires, Pierre Neuville (Jacques Spiesser) et sa fille Julia (Bérénice Béjo).
Simon se retrouve chargé de récupérer toutes les informations concernant les dispositifs de sécurité entourant le diamant. Pour cela, il doit se rapprocher de Julia, qui, pour la première fois de sa carrière d’experte diamantaire, est chargée de superviser la vente. A priori un jeu d’enfant pour cet escroc aguerri. Mais c’est compter sans un paramètre important : l’attirance réciproque qui s’instaure entre la jeune femme et lui…
Telle est sommairement la trame du nouveau long-métrage d’Eric Barbier, Le Dernier diamant. Un film de casse à la française que son auteur aimerait sûrement voir considéré comme un petit bijou du genre, voire comme un joyau cinématographique tout court.
Cela nécessite cependant une analyse approfondie, car le joailler/cinéaste Eric Barbier n’est pas vraiment un artisan connu pour la finesse de ses oeuvres. Si son Brasier a pu faire illusion, en son temps, ses Toreros ont mordu la poussière et pris quelques banderilles de spectateurs mécontents, tandis que son Serpent n’a pas réussi à nous faire avaler les couleuvres d’un scénario mou du genou et truffé de scènes grotesques.
Commençons par examiner l’apparence générale de l’objet. Hmmm… Une comédie policière articulée autour d’une arnaque et la préparation d’un casse. Du classique, du vu et revu, avec un ton assez léger, entre Ocean’s eleven et Anthony Zimmmer. Sans laisser présager d’une pièce unique en son genre, la première impression est plutôt flatteuse, le cinéaste réussissant à imprimer du rythme à son récit et jonglant habilement entre comédie, drame et suspense…
Les faces principales du diamant, Bérénice Béjo et Yvan Attal, brillent de mille feux, participant aussi à l’illusion d’une oeuvre de premier plan. Mais on repère aussi quelques impuretés, comme le jeu un peu forcé de Jean-François Stévenin et Jacques Spiesser et le numéro de méchant pas très crédible d’Antoine Basler. Rien de bien grave, mais cela ôte quand même quelques carats à l’ensemble…
En poursuivant l’étude, cependant, on finit par être saisis par le manque d’éclat de l’objet. Pas d’originalité, pas de moments de bravoure exceptionnels, pas de scènes d’anthologie. Et la mise en scène, sans être honteuse, n’a rien non plus d’étincelant…
Définitivement, ce n’est pas un grand diamant. Mais on peut encore espérer bénéficier d’un objet de belle facture…
Enfin, après environ une heure d’examen attentif, on finit par remarquer le côté assez grossier de la finition. Un dénouement pas très crédible, aux rebondissements prévisibles, très appuyés, et une alchimie beaucoup moins évidente entre les deux comédiens principaux. Leur jeu s’effiloche. Le rythme s’essouffle. Plus de doute possible : c’est du toc!
Bon, ce Dernier diamant reste quand même une copie honorable de séries B américaines, qui n’a rien à envier à certains blockbusters comme Ocean’s twelve ou Le Casse de Central Park. De ce fait, il possède probablement une valeur commerciale au box-office. Mais on est quand même bien loin du joyau attendu.
C’est quand même rageant, au vu de l’héritage légué par les maîtres du film policier français (Melville, Verneuil, Giovanni,…) et de la pléthore de très bons auteurs de polars francophones, qu’on ne puisse pas avoir des oeuvres plus abouties que celle-ci ou, pire, que le calamiteux 96 heures, sorti la semaine dernière. On suggère aux juges du CNC de faire enfermer les Barbier et autres Schoendoerffer et de ne les laisser sortir que quand ils auront suffisamment peaufiné leurs scénarios…
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Le Dernier diamant
Le Dernier diamant
Réalisateur : Eric Barbier
Avec : Yvan Attal, Bérénice Béjo, Antoine Basler, Jean-François Stévenin, Jacques Spiesser, Annie Cordy Origine : France, Belgique
Genre : zircon assez grossièrement taillé
Durée : 1h48
Date de sortie France : 30/04/2014
Note pour ce film :●●●