Stage Fright // De Jerome Sable. Avec Allie MacDonald, Douglas Smith et Brandon Uranowith.
Premier long métrage de Jerome Sable, ce dernier avait fait ses débuts avec le court métrage musical d’horreur The Legend of Beaver Dam qui avait alors ouvert le
Midnight Madness du Festival International du film de Toronto. Avec Stage Fright il fait se rencontrer deux univers du cinéma d’horreur,
Phantom of the Paradise de Brian de Palma et Scream de Wes Craven. Ce film aurait pu être complètement raté mais il n’en est
rien. Bien au contraire, il se trouve être une très bonne surprise. A commencer par la mise en scène en son coté un peu old school. C’est un parti paris particulièrement bon qui donne au film
toute sa force et qui rend cet hommage au Phantom of the Paradise particulièrement réussi. Le cinéma d’horreur vient ici de gagner un vrai bijou qui sait très bien exploiter son
univers à la fois drôle (notamment cette musique d’ouverture particulièrement jouissive bourrée de paroles complètement ravagée « I’m gay, I’m gay … »)
mais aussi terrifiant. Malgré l’humour, le but est tout de même de nous plonger dans un univers de film d’horreur et là aussi cela fonctionne. Stage Fright s’enfonce dans
quelques moments particulièrement gore (dont je vais vous passer les détails pour éviter de tout vous révéler).
Bien décidée à suivre les pas de sa mère, ancienne diva de Broadway, Camilla passe un casting et décroche un rôle dans une pièce. Mais les répétitions tournent vite au bain de sang.
La place de la musique dans Stage Fright est tout de même très intéressante. Notamment car la musique est utilisée comme un moyen de calibrer l’histoire. On a la partie comédie
musicale sur le Fantôme de l’Opéra (avec ces musiques lyriques) et de l’autre la partie plus rock qui fait directement référence au Phantom of the Paradise de
Brian de Palma. Le mélange des deux permet bien évidemment à Stage Fright de sortir un peu de la mécanique du film d’horreur classique. Surtout que les
slasher-musical se font très rares au cinéma. Je ne me souviens même pas du dernier film du genre que j’ai pu voir. Le plus gros regret que je pourrais tout de même avoir vis-à-vis de
Stage Fright c’est le fait que le film ne se concentre peut-être pas suffisamment sur l’horreur. Il faut attendre la seconde partie du film pour que cela prenne réellement forme.
La première cherche avant tout à nous plonger dans cet esprit de folie qui s’installe petit à petit. Ce n’est pas parfait, notamment car le côté répétitif de la musique fait que cela ne
fonctionne pas toujours mais peu importe, j’ai tellement apprécié l’initiative de Jerome Sable que je ne peux que l’encourager à nous en faire d’autres des films de ce genre
là.
Je ne m’attendais pas du tout à ce que Stage Fright soit quelque chose d’aussi intéressant. J’avais au départ en tête un navet particulièrement navrant et au final c’est une très
bonne surprise. Jerome Sable met tout cela en scène de façon assez singulière. On aurait pu s’attendre à un truc très adolescent et bien au contraire, il respecte le côté old
school de l’histoire et du film pour en faire quelque chose à sa sauce. Il utilise donc ses personnages de façon intelligente, surtout dans la seconde partie alors que le délire commence à
légèrement partir en sucette. Le casting a tout de même quelques têtes connues comme Meat Loaf (The Rocky Horror Picture Show) ou Allie
MacDonald (La Maison au Bout de la Rue). Sans compter le clin d’oeil de Minnie Driver (About a Boy) qui avait incarné le rôle de
Carlotta dans le film Le Fantôme de l’Opéra en 2004. On sent donc que Stage Fright est un film bourré de références. Je suis certain que je suis passé à côté
d’autres références à la fois au cinéma d’horreur mais également aux comédies musicales mais peu importe, de toute façon j’ai pris mon pied et je ne vais pas m’en cacher.
Note : 8/10. En bref, un slasher-musical surprenant.
Date de sortie : Directement en DVD