« …le monde s’achemine vers une ère postantibiotiques, où des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer« , a déclaré le Dr Keiji Fukuda, Sous-Directeur général de l’OMS pour la sécurité sanitaire. La résistance de 7 bactéries différentes, responsables de maladies graves courantes telles que les infections hématologiques (septicémie), les diarrhées, les pneumonies, les infections des voies urinaires et la gonorrhée est ici mise en avant.
· Les Klebsiella pneumoniae résistantes aux carbapénèmes se sont aujourd’hui propagée à toutes les régions du monde, entrainant une reprise des infections nosocomiales sous forme de pneumonies et d’infections hématologiques, touchant particulièrement les nouveau-nés et les patients des unités de soins intensifs.
· La gonorrhée résiste aux céphalosporines de troisième génération en Afrique du Sud, en Australie, en Autriche, au Canada, au Japon, en Norvège, au Royaume-Uni, en Slovénie, en Suède et en France aussi.
· Staphylococcus aureus, lorsque résistant à la méthicilline (SARM), est responsable d’un risque de décès supérieur de 64%…
En Europe aussi :Le rapport révèle ainsi des niveaux élevés de résistance de K. pneumoniae aux céphalosporines de 3è génération dans l’ensemble de l’Europe. Dans certains pays, jusqu’à 60% des infections à Staphilococcus aureus sont résistantes à la méthicilline (SARM). Et si la plupart des pays de l’UE, dont la France, disposent de systèmes nationaux ou internationaux bien établis (ECDC) pour assurer le suivi de la résistance aux antibiotiques, d’autres ont encore besoin, de toute urgence, de renforcer la mise en place de tels systèmes.
La clé est dans la surveillance de ces résistances, explique l’OMS, des systèmes qui n’existent pas dans de nombreux pays. La prescription doit se faire à meilleur escient. La prévention des infections doit être également plus rigoureuse, avec le respect des règles d’hygiène simples, l’accès à l’eau potable, la lutte contre les infections nosocomiales et la vaccination. Enfin, la recherche a tout son rôle à jouer, dans le développement de nouveaux tests de résistance et denouveaux antibiotiques
Le message s’adresse aussi à chaque usager de santé avec quelques règles simples à respecter :
· Ne prendre des antibiotiques qu’en cas de prescription médicale,
· respecter une bonne observance du traitement,
· ne pas partager ni reprendre des antibiotiques restant d’une ordonnance précédente.
Source: OMS Premier rapport sur la résistance aux antibiotiques