Ranger le dernier best-seller à la mode amène souvent à redécouvrir des chefs d’oeuvre cachés bien au chaud dans sa bibliothèque.
Cap encore vers le monde la BD, là où tout semble beau, frais et bienheureux. Seulement ça c’était avant l’oeuvre de Raphaël Sarfati et Valérie Villieu. Little Joséphine avec sa pochette en pièces de puzzle a l’air d’un livre bon à filer à sa petite cousine. Mais méfiez-vous des apparences ! Il suffit de présenter les auteurs pour se rendre compte que cela ne se passera pas comme prévu.
D’un côté il y a Raphaël Sarfati : auteur de bandes dessinées mais aussi maquettiste et même cuisinier végétarien. Et de l’autre Valérie Villieu, photographe mais également infirmière à domicile. C’est dans ces expériences quotidiennes sanitaires que l’auteure a puisé pour l’ouvrage Little Joséphine.
De quoi ça cause ? Joséphine est une vieille dame comme les autres et pourtant tout semble étrange autour d’elle quand elle commence à perdre ses repères. La personne âgée devient alors aussi malicieuse et imaginative qu’une petite fille.
Alors, oui, affronter les problèmes d’Alzheimer et de fin de vie, ce n’est pas forcément cool. Mais avec la poésie et la pudeur des auteurs, tout devient bien plus facile et sublime. Perdues avec Joséphine dans les portes de sa mémoire ou visitant les recoins de sa maison de retraite, on devient toutes rouges de honte et d’amusement comme une Little Joséphine. Amour d’Haneke avec de la couleur, de la vie, de l’espoir et de la créativité.