Qui sait que la fameuse règle des 3 % a été inventée sur un coin de table, de manière pas très… scientifique ?
« On avait besoin de quelque chose de simple », raconte-t-il. Ils choisissent le produit intérieur brut, le PIB, parce qu’en « économie, tout le monde se réfère au PIB ».
« On allait vers les 100 milliards de francs de déficit, ça représentait plus de 2% de déficit. 1%? On a éliminé ce chiffre, impossible à atteindre. 2% ? Cela nous mettait trop sous pression. 3%? C’est un bon chiffre, un chiffre qui a traversé les époques, cela faisait penser à la Trinité. » Va donc pour 3% de déficit public. « Mitterrand voulait une norme, on la lui a donnée. On ne pensait pas que ça allait déborder au-delà de 1981 ». Mais ce « 3% » a ensuite fait son bout de chemin. Selon lui, c’est Laurent Fabius, alors ministre des Finances, qui le premier parlera du déficit en pourcentage. « 100 milliards de francs, c’était énorme, il a préféré parler de 2,6% », avance Guy Abeille. Quant aux 3% ? « C’est Mitterrand qui le reprendra à son compte, lui donnant sa légitimité. Plus tard, cette référence sera théorisée par des économistes et reprise dans le traité de Maastricht, devenant un des critères pour pouvoir intégrer la zone euro. » (source)