Les vigili del fuoco sont intervenus, hier mercredi 30 avril, peu après 12 heures à l’hôtel Excelsior du Lido de Venise pour combattre un incendie qui s’était déclaré sous un des dômes, dans une aîle où des travaux de rénovation sont actuellement en cours. Les travaux sont destiné à créer, dans cette partie de l’hôtel une suite de très grand luxe, mais la colonne de fumée visible à des kilomètres a immédiatement réveillé dans l’esprit des vénitiens le spectre des grands incendies dans Venise.
Dans la mémoire collective, restent encore ancrées les images dramatiques de l’incendie de La Fenice, le 29 janvier 1996, mais aussi, et beaucoup l’on souligné, compte tenu des analogies, les langues de feu qui, il y a onze ans, avaient détruit une partie des Molino Stucky sur l’île de la Giudecca. Hier comme aujourd’hui ce sont des symboles de Venise qui sont la proie des flammes.
Ironie du sort, ou coïncidence suspecte, le feu s’est déclaré au moment où l’on devait ouvrir les enveloppes avec les réponses aux appels d’offres pour la nouvelle direction de cet hôtel symbole de la haute finance et du cinéma. Cet hôtel, qui comme l’hôtel Des Bains a servi de décors au livre Mort à Venise de Thomas Mann mis en images par Visconti, est actuellement propriété d’un fond immobilier de gestion d’une société financière, la EstCapital Sgr, qui est au centre de nombreuses spéculations et hypothèses.
Selon les premières constations, le feu a pris dans une zone où les ouvriers étaient occupés à mettre en place une gaine. L’alarme s’est déclenchée immédiatement et les pompiers, rapidement sur place, ont attaqué l’incendie à l’aide de deux camions pompes équipés de lances.
Le feu a été circonscrit à 17 heures, et les dommages, qui n’ont pas été évalués pour le moment n’ont aucune incidence sur le fonctionnement de l’hôtel qui n’a pas encore ouvert pour la nouvelle saison touristique.
Le dôme est revêtu de plaques de cuivres posées sur une plancher qui recouvre une charpente de bois. C’est ce plancher qui a alimenté l’incendie, et les pompiers ont dû, pendant cinq heures, découper les plaques de cuivre pour accéder à la charpente en feu. Des contrôles minutieux entre la charpente et la couverture de cuivre ont été ensuite faits, pour prévenir tout nouveau départ.
Pour le responsable de la Federazione della Sinistra in Comune, Sebastiano Bonzio, "ce feu n’a pas seulement une odeur de brûlé".
L’histoire de cet incendie dans l’une des coupoles historiques, dans un parfait synchronisme avec l’ouverture des enveloppes des offres pour la nomination du nouveau propriétaire de l’hôtel n’a pas qu’une puanteur de brûlé.
"J’espère que l’enquête fera la lumière sur les responsabilités de ce grave incident et que les nouveaux propriétaires auront la force et le courage d’apporter un changement radical dans la gestion de cet établissement qui, pour le Lido de Venise, incarne le concept de tourisme de qualité qui fit partie de son histoire".
Tiens, donc, les "anciens propriétaires" n’étaient pas dans cette optique ?
Dans la soirée, EstCapital Sgr, dans une note en réponse à ces déclarations à expliqué que le feu s’est déclaré dans une partie de l’hôtel qui est en travaux, réalisés par un entreprise sous le contrôle du directeur de l’hôtel qui est d’une autre société : "si è sviluppato nell’area di cantiere della Cupola dell’Hotel, dove sono in corso da tempo alcuni lavori di ristrutturazione da parte di un’impresa incaricata dal gestore dell’albergo".