Colloque : La JALOUSIE dans tous ses états – CHS de La Savoie

Colloque : La JALOUSIE dans tous ses états – CHS de La Savoie Département de psychopathologie de l’adolescent
Journée de psychologie clinique et de psychopathologie
Groupe d’études cliniques et psychopathologiques sur l’adolescence
Centre d’études et de recherches psychothérapiques

Vendredi 6 et samedi 7 juin 2014

Centre de Congrès Le Manège à Chambéry

VENDREDI 6 JUIN

8h30 : Accueil

Ouverture : Sylvain AUGIER, Directeur du CHS de la Savoie

I. FIGURES DE LA JALOUSIE

9h – 12h30 :
Président de séance : Laurent LABRUNE, Psychiatre – Responsable de Service – Dépt. Adolescent (CHS de la Savoie)
Discutant : Olivier GRYNSZPAN Psychologue clinicien (CHS de la Savoie)

« Formes et configurations des affects de jalousie » - Patrick-Ange RAOULT, Psychologue clinicien, MCF Grenoble 1

Echanges avec la salle

10h15 – 10h35 : pause-café

« Un de plus égal un de trop » - Jacques DUFOUR, Psychiatre – Psychanalyste (SPP)

« De l’envie à la jalousie, Les enjeux de la destructivité » – Annie BIRRAUX, Psychiatre – Psychanalyste, fondatrice du CILA

Echanges avec la salle

12h30 – 14h00 : Déjeuner libre

II. CLINIQUES DE LA JALOUSIE

14h – 17 h30 :
Président de séance : Christian REY, Pédopsychiatre – Responsable de service (CHS de la Savoie)
Discutants : Rachel SCHONBEIN et Pierre DAMESIN, psychologues cliniciens (CHS de la Savoie)

« La jalousie: l’expérience de la déchirure » - Brigitte BLANQUET , Psychologue Clinicienne, Chercheuse associée au CRPPC Lyon2. CERC, Membre du CILA; UCLY et IFRSS

« Jalousie à l’adolescence : de l’omnipotence infantile vers l’altérité » - Calin BARNA, Psychiatre – Chef de service Clinique du Grésivaudan (38)

Echanges avec la salle

15h30-15h50 : pause

« Jalousie dans les relations institutionnelles » - Sylvie MOREL et Anna KATA-CHRISTOPHE, psychologues cliniciennes
Echanges avec la salle

SAMEDI 7 JUIN

III. METAPSYCHOLOGIE DE LA JALOUSIE

9h00 – 12h00 :
Président de séance : Patrick Ange RAOULT
Discutant : Laurent BACHLER, Professeur de Philosophie, Lycée Vaugelas

« Pourquoi la jalousie ? » - Bernard CHERVET, Psychiatre – Psychanalyste SPP, Membre Titulaire Formateur et Président de la SPP

“Pourquoi l’humanité ne parvient-elle pas à compter jusqu’à 3 ?” -Thierry VINCENT, Psychiatre – Psychanalyste (Grenoble)

Echanges avec la salle

10h30-10h45 : pause

« La jalousie et ses affects : la confusion des sentiments » - Laurent LABRUNE Psychiatre (CHS de la Savoie)

11h30 : Table ronde

Conclusion des journées : Patrick-Ange RAOULT

Arugmentaire

La jalousie est un affect connu de chacun, banal en somme, qui bien souvent se trouve associé à l’infantile, comme s’il s’agissait de s’en distancier ou de s’en protéger.
Elle associe à la fois la douleur affective, le deuil quant à la perte de la maîtrise et de l’omnipotence infantile dans la relation à l’autre, mais aussi la perte du lien de confiance ; elle est aussi gêne ou honte vis-à-vis de son éprouvé et de l’image donnée aux autres de soi (« La jalousie est un vilain défaut »). Elle apparaît à la réflexion plus complexe, notamment en ce qui concerne sa présence, manifeste ou latente, comme sous-jacente à tous les âges de la vie. De l’invidia à l’égard du puîné à la jalousie amoureuse, trouve-t-on une continuité ?
Pour le sens commun, elle est partie indissociable du sentiment amoureux ; on dit que « celui qui n’est pas jaloux, n’est pas amoureux » (Saint-Augustin) et qu’une pointe de jalousie aurait la fonction d’aiguiser le désir.

C’est le plus souvent, un affect pénible, douloureux, parfois explosif, ou à l’inverse se mani-festant de façon insidieuse, torpide, secrète. C’est aussi une passion, et elle est alors souffrance aiguë (les « affres de la jalousie »), ce qui en signe à la fois le caractère pathologique et la distorsion du lien à l’autre et à son désir. Il faut dire aussi combien elle se cache sou-vent, comme la honte, dans le plus secret de l’être, jusqu’à en être ignorée, déniée par le su-jet, ou comme elle peut, à l’inverse, envahir le fonctionnement psychique par l’orage affectif qu’elle déclenche, avec toute la violence de sa rage. Il y a l’affect de jalousie, mais il y a aussi le tempérament jaloux, les crises et scènes de jalousie… De la jalousie névrotique à sa forme paranoïaque de multiples figures se dessinent.

C’est une histoire à trois (ou à quatre ?) quand le triangle oedipien y rejoue la toute-puissance de ses désirs, de sa violence et de sa haine aussi, avec son besoin de suprématie, de con-trôle et d’emprise de l’autre. Mais elle est aussi problématique à laquelle on peut paradoxale-ment « s’attacher » – jusqu’à en regretter même son manque … De quoi ou à l’égard de qui éprouve-t-on cette jalousie et ce manque ? Cet éprouvé du manque est peut-être au coeur même de la jalousie: elle ne vise pas seulement la possession de l’autre avec la tyrannie de l’infantile, mais son objet est aussi … le désir de l’autre. N’est-on pas jaloux de ce que l’autre n’a pas et qu’on lui prête ?

De quoi nous parle dés lors finalement la jalousie ; comment l’aborder, et permettre que son approche puisse elle-même intégrer le travail psychique ? Comment ne pas l’entendre dans les situations cliniques et éducatives auxquelles nous sommes confrontés ? Comment ne pas la vivre dans nos relations institutionnelles et professionnelles ?

Pour en savoir plus :