Toujours est-il que j’essaie de penser à des sujets dignes d’intéresser les lecteurs de ce blog et je pourrais bien entendu chercher quelques idées dans ma lecture du moment (bon, si vous insistez: ‘Irrational Exuberance‘ de Robert Shiller). Il est rare que je ne conseille pas de lire un bouquin que je lis, mais celui-là je le recommande à double! Il est d’une actualité époustouflante et tout ce qui y est écrit, inspiré pas la montée vertigineuse des bourses de la deuxième moitié des années 1990, peut s’appliquer mot pour mot aux dernières crises et est un sacré avertissement pour la situation actuelle. Nous ne sommes pas dans une bulle réelle (encore), mais les marchés s’approchent dangereusement de PE au-dessus de la moyenne (et si l’on prend certains secteurs, c’est encore plus flagrant). Il y a la Russie, la Crimée, mais ceci n’est à mon avis que du divertissement, avec tout le respect que je dois aux victimes de ce genre de conflits d’un autre âge et d’une autre guerre.
Non, ce qui me frappe, c’est le manque de points d’accroche. Si j’avais la patience, le temps et la volonté, j’aimerais compter pendant une semaine les articles de la presse qui mentionnent de l’optimisme boursier et ceux qui au contraire voyent la fin de la hausse du cycle (qui dure depuis longtemps, en comparaison historique). Nous sommes donc dans un territoire dans lequel tout peut arriver: on cherche des raisons, parfois utiles, parfois futiles, pour justifier des achats et des ventes. Je n’aime pas! Je n’arrive pas à me convaincre de quoi que ce soit: les résultats des entreprises sont satisfaisants, mais sans plus, la Chine tient le coup, mais sans plus, l’Europe remonte mais est guettée par la déflation, les USA ont des chiffres mitigés sur l’emploi (certes positifs mais de loin pas suffisants pour justifier une continuation de la hausse des bourses). Les pays porteurs (Brésil, Asie du Sud-Est) toussotent. L’Australie, a fini son cycle bouillonnant avec la baisse des prix des matières premières. L’or vogue entre deux eaux. On a promis que 2014 serait l’année des actions européennes (autres qu’allemandes), rien ne s’est matérialisé et les perspectives ne vont pas dans ce sens. Vous l’aurez compris, j’ai l’impression désagréable de boire un verre d’eau tiède qui sort soit du robinet d’eau froide qui n’a pas coulé depuis assez longtemps ou de celui d’eau chaude qui n’est pas encore à température!
A l’inverse, il faut aussi reconnaitre que c’est le lot des investisseurs en bourse…il est rare (inexistant?) que les signes soient clairs et nets, mais on aime toujours être convaincu d’un scénario. Mais là, le scénario est franchement difficile à construire. Alors, que fait-on? La tortue et on verra bien (j’ai le privilège d’avoir des horizons d’investissement longs)? Sortie graduelle pour prendre quelques profits ? Tout vendre? Je vais vous dire ce que je vais faire: prendre la liste de tous mes titres et regarder leur rendement en dividendes (passé et annoncé). Ce sera déjà un bon point de départ! Et me sortira de ma paralysie…