Lire le livre d’une personne qu’on connaît (virtuellement ou dans la "vraie" vie) a toujours un petit côté excitant. C’est donc dans cet état d’esprit que j’ai abordé le premier tome de la trilogie Les Outrepasseurs : Les Héritiers, puisque j’ai connu la Cindy van Wilder blogueuse avant la Cindy écrivaine.
Les Outrepasseurs, c’est l’histoire de Peter, un jeune garçon comme les autres, du moins jusqu’au jour où il découvre que sa vie n’est pas tout à fait celle qu’il croyait. Echappant de peu à une attaque où il manque d’être tué, il est emmené par sa mère dans une demeure, la Lion House, où il est censé obtenir des réponses. Il y fait la connaissance d’un être étrange et impressionnant, Noble, et apprend avec stupéfaction que lui-même et d’autres jeunes gens font partie d’une lignée dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Il va également découvrir un monde sombre et effrayant où se tapissent des êtres maléfiques et peu recommandables, les Fés, très éloignés des gentils petits êtres ailés dépeints dans l’imaginaire populaire.
Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas attelée à un roman fantastique axé jeunesse, mes dernières lectures du genre remontant aux sagas Harry Potter qu’on ne présente plus, et A la Croisée des Mondes de Philip Pullman.
Première bonne surprise : l’écriture. Je suis un peu une maniaque en la matière et un style agréable contribue toujours de façon non négligeable à mon plaisir de lecture, de même qu’un style approximatif peut m’agacer au plus haut point et me gâcher une bonne histoire. J’ai donc beaucoup apprécié le style de Cindy, à la fois fluide, précis et dynamique. De plus, Cindy affirme son positionnement Young Adult, en livrant des passages sombres, d’autres parfois osés, propres à séduire un public plus mature.
Deuxième bonne surprise : les différentes époques de l’histoire. L’histoire se découpe en effet en deux lignes de récit parallèles, une première se déroulant à notre époque, dans le monde de Peter, et une seconde au Moyen Age. Et là, je salue au passage le travail de Cindy sur le vocabulaire et les mots soigneusement choisis, rendant chaque époque du récit crédible et vivante. Cette structure, le passé éclairant le présent, n’est pas sans rappeler Les Larmes Rouges que j’ai lu récemment. Mais là où Georgia Caldera tombait dans l’écueil de la répétition et des longueurs, Cindy a eu la bonne idée de déséquilibrer les deux parties, faisant la part belle à l’action passée, afin de ne pas en casser le rythme. L’action et le suspense montent donc crescendo, même lors des retours au présent jusqu’à…
… la troisième bonne surprise : à la fin du tome, qui est en fait le volume d’exposition de la trilogie, je n’avais qu’une envie, connaître la suite. Pari gagné donc.
Alors oui, le nombre de personnages m’a parfois un peu perdue et j’aurais peut-être aussi aimé que les caractères soient un peu plus approfondis. Il faut dire que sept familles sont concernées, sur deux générations (pour le moment). Cela fait beaucoup de monde et en outre, les prénoms se retrouvent d’une époque à l’autre. Ceci dit, si je n’avais pas lu la version Kindle (une première pour moi qui suis pourtant très attachée au papier), j’aurais peut-être vu avant d’arriver à la fin que Cindy avait fait un petit récapitulatif bienvenu des arbres généalogiques dans les dernières pages et j’aurais également mieux profité de la très belle couverture dont bénéficie l’ouvrage.
Quoi qu’il en soit, le deuxième tome, La Reine des Neiges, est à paraître en septembre 2014, et j’en serai certainement. To be continued…