Les systèmes de connexion mobile intégrés aux véhicules pourraient apporter une nouvelle source de revenus pour les opérateurs de télécommunications qui devront coopérer avec les constructeurs pour fournir un service efficace.
L’accès à Internet intégré dans nos voitures tend à s’imposer. On ne compte plus les partenariats des constructeurs automobiles avec les grands noms de l’informatique. Dernièrement, Google a affiné son système de voiture intelligente et a pu tester le système de voiture sans conducteur en centre-ville. La tendance devrait se poursuivre. En 2018, le nombre des voitures connectées s’élèvera ainsi à 420 millions apportant un revenu d’environ 8 milliards d’euros dans l’industrie automobile mondiale. Un écosystème s’est donc créé autour de la voiture connectée, amenant les constructeurs automobiles, les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs d’applications à collaborer. Une étude publiée tout récemment par l’IDATE et sa cellule de veille Connected Economy analyse les stratégies adoptées par les constructeurs de voitures connectées. Ces dernières constitueront un relais de croissance significatif pour les opérateurs de télécoms dans les années à venir.
Un écosystème à définir
La voiture connectée induit forcément un accès à Internet donc une connexion fournie par les opérateurs de télécoms. Ces derniers souffrent actuellement d’une baisse de leurs revenus et de la concurrence de nouveaux acteurs OTT. Ils seront sollicités pour équiper les voitures des constructeurs automobiles à la recherche de toujours plus de connectivité, ce qui générerait de nouveaux revenus. "On touche une population hyper-connectée qui a l’habitude du gratuit et de l’évolution importante et régulière des systèmes d’information dont elle dispose, donc la génération de revenus additionnels va forcément exister, mais la forme qu’elle prendra résultera de l’ingéniosité des constructeurs et des opérateurs et de leur coopération" explique Guillaume Crunelle, associé en charge de l’industrie automobile chez Deloitte. Il précise donc que de nouveaux types de services vont émerger de la part des opérateurs de télécoms, même s’il subsiste des interrogations sur la manière dont ce nouvel écosystème va se mettre en place et se rémunérer.
Convaincre les consommateurs
"La stratégie de la plupart des constructeurs est de rendre leurs propres voitures connectées" explique Samuel Ropert, chef de projet de l’étude. Il existe en effet trois types de solutions techniques pour équiper la voiture d’un système intelligent connecté à Internet : le système embarqué avec un module directement intégré à la voiture, la connexion à la voiture via son smartphone, ou bien un système hybride qui combinerait les deux précédents. "La jeune génération attend clairement de disposer de services de connectivité avancée dans les véhicules, que ce soit en terme de sécurité, de confort et de divertissement, mais n’est pas obligatoirement prête à payer un abonnement complémentaire ou une somme supplémentaire à un constructeur ou un opérateur" déclare Guillaume Crunelle. En effet, même si l’IDATE prévoit que les voitures connectées seront adoptées progressivement dans les cinq prochaines années, il faudra créer de nouveaux modèles économiques pour convaincre les consommateurs, pas encore prêts à payer plus.