La France se situe en seconde place après les Etats-Unis dans le domaine de l'industrie des jeux vidéo. Les objets connectés, la réalité virtuelle, ou encore le cloud gaming renforcent son dynamisme.
Haut lieu de l'innovation et de la création dans le domaine du jeu vidéo, la France se démarque avec 300 entreprises françaises spécialisées. Le secteur de la production vidéoludique est la première industrie culturelle en France mais aussi dans le monde avec 60 milliards d’euros dépensés au total en 2012. Un chiffre qui devrait atteindre 75 milliards l’année prochaine, selon les estimations du Syndicat National du Jeu Vidéo. En France, le syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) recense 31 millions de joueurs réguliers en France (en tête des pays européens) avec près de 8 Français sur 10 ayant joué au moins une fois aux jeux vidéo sur les 12 derniers mois. Mais le succès de l'industrie du jeu vidéo français s'explique aussi grâce à sa portée internationale puisque 80% des créations sont destinées à l’export. Des acteurs aussi gros qu’Ubisoft, l’éditeur du célèbre jeu Assassin’s Creed, témoignent bien du potentiel français et de son rayonnement à l’international. Sur 1,25 milliard d’euros de chiffre d’affaires, 40% proviennent de l’Europe et plus de la moitié d’Amérique du nord. L’entreprise compte en outre 3500 employés dans ses studios au Québec.
Un secteur dynamique et solide
Le secteur est rendu encore plus dynamique avec l'arrivée des nouvelles consoles et les grandes attentes autour des nouvelles plate-formes comme le mobile avec le "casual gaming". Le dynamisme du secteur se traduit également par l’arrivée permanente de nouveaux acteurs sur le marché. En effet, un tiers des entreprises ont moins de deux ans d’ancienneté. Et ces jeunes entreprises peuvent s'appuyer sur l'expérience des 27% de studios de création nés il y a plus de 10 ans et qui continuent de prouver leur solidité. Ce dynamisme se traduit notamment par l'investissement des acteurs dans des domaines nouveaux tels que les objets connectés, la réalité virtuelle, ou encore le "cloud gaming", jeu à la demande qui consiste à utiliser un jouer sur un support stocké sur des serveurs distants. Mais la France a encore du chemin à parcourir pour rejoindre les performances de l'industrie aux Etats-Unis. Le leader mondial affiche en effet un un chiffre d’affaires sept fois plus important .
Améliorer encore la compétitivité du secteur
Pour supporter les défis de la compétitivité et pallier l'attractivité fiscale du Canada, du Royaume Uni et de l'Australie, le secteur bénéficie du crédit d'impôt Jeux vidéo (CIJV). Fin 2013, l'Assemblée nationale l’a réformé tout en préservant ses avantages pour les entreprises de production de jeux vidéo en France sur le plan fiscal. Ce dispositif créé en 2008 permet d'améliorer la compétitivité mais aussi de renforcer les emplois dans le secteur. Car même si l'industrie du jeu vidéo permet potentiellement la création d'une multitude d'emplois (28 métiers, 150 nouvelles offres chaque mois), cette problématique demeure l'une de ses préoccupations. Et enfin, il faut que les entreprises restent à l'écoute des attentes des joueurs. Pour Mélanie Christin, CEO de l'Atelier 801, il faut miser sur le multi-joueur en temps réel "extrêmement attrayant pour les joueurs, toujours plus en demande d'interactions sociales." Pour Cédric Lagarrigue, directeur associé de Focus Home Interactive, l'enjeu de demain, c'est le cloud gaming, peut-on lire sur le site de l'AFJV.