Le plan d'économies voulu par François Hollande et Manuel Valls a donc été adopté par l'Assemblée Nationale. Il aura manqué 41 voix à la majorité socialiste, ce qui dénote d'un malaise certain au sein de celle-ci face à la politique menée. Ces 41 députés ont donc été qualifiés de frondeurs voire de dissidents par les médias et les commentateurs politiques. Les dénommer ainsi, c'est au minimum une facilité langagière, au pire une preuve de manque de culture politique flagrante.
En effet, en quoi ont-ils frondé ces 41 députés ? En quoi sont-ils dissidents ? Parce qu'ils ont respecté le mandat qu'il leur a été donné par leurs électeurs ? Parce qu'ils ont décidé de rester fidèles aux valeurs de gauche qui sont censées être celles du parti socialiste ? En agissant ainsi ils n'ont pas trahi les idéaux de partage, de justice sociale. Comment peut-on traiter de "frondeur" des gens qui ont décidé d'assumer les raisons qui leur valu d'être élus ? Ce ne sont ni des frondeurs, ni des dissidents, mais seulement et simplement des socialistes !
Que penser alors des 250 autres qui ont accepté de mêler leurs voix à une partie, même minime, de la droite et du centre ? Rien que ce fait en dit long sur leur glissement idéologique (ou sur leur manque de courage). Ces 250 là ont donc décidé que ce serait au peuple de France de payer une crise qui a été voulues, créée, organisée par les forces capitalistes. Ce sont donc les forces vives du pays qui vont une fois de plus se sacrifier pour payer les erreurs des puissants. Autrefois les guerres étaient militaires, aujourd'hui elles ne sont plus qu'économiques, mais ce sont toujours les mêmes qu'on envoie au front.
C'est cela qu'ont fait les 250 socialistes et apparentés qui ont voté le texte hier soir. Ils ont trahi ceux qui les ont élus pour qu'il les protège. Ils ont accepté d'amputer les services publics, de diminuer les retraites, de baisser les prestations sociales pour donner des milliards au patronat, presque sans contre-partie. Ils l'ont fait au détriment de l'histoire de leur parti, des combats qui furent ceux des socialistes d'hier. Les frondeurs, les dissidents, ce sont eux. C'est une fronde contre le peuple de gauche !