C’est un ami lecteur clairvoyant qui m’a fait la judicieuse suggestion d’écrire sur le présent sujet. Sujet qui me parle et m’inspire, il faut bien le dire. Non pas parce que c’est une situation qui puisse m’arriver, ami lecteur fidèle, tu sais que je ne plais à personne connais mes capacités d’analyse et de décryptage du comportement humain, tu te doutes bien que si je plaisais à quelqu’un, je le remarquerais tout de suite !
La vérité, ami lecteur, c’est que, bien entendu, je mens. Ne pas se rendre compte qu’on plait à quelqu’un est terriblement courant. Aussi doués que nous puissions être pour analyser l’attirance d’une personne envers une autre quand il s’agit de nos proches ou de nos amis (si tant est que cela nous intéresse), il est extrêmement compliqué d’être en mesure de porter une analyse similaire quand cela nous concerne. Pourquoi ? Te demandes-tu, le cœur palpitant, encore tout chamboulé par cette révélation. Déjà parce que l’objectivité n’est pas de mise, c’est une évidence ; mais également pour plusieurs autres raisons.
Pourquoi je ne me rends pas compte quand je plais à quelqu’un ?
Le fait de s’en foutre
Ami lecteur, peut-être que tu plais à certaines personnes mais cela t’es bien égal. Soit parce que tu es comblé en couple et tu as donc bien assez à manger à la maison, soit parce que séduire et copuler n’est pas dans tes priorités de vie (oui, oui, ami lecteur obsédé, il y a des gens comme ça, j’te jure !). Laisse-moi te dire bravo, c’est ainsi que tu es irrésistible. Des hordes de victimes de tes charmes se pressent à ta porte, implorent de goûter aux délices de ton corps, supplient pour un baiser, une attention ou simplement un regard de ta part. Prêtes à tout pour gagner ton cœur, et à bien plus encore pour gagner ton lit, elles n’ont que toi en tête. Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi tu étais si courtisé alors que ta moitié t’attend à la maison, et/ou que tu n’as pas le gout de la rencontre et de la séduction ? Ne cherche pas plus loin. Le fait que tu ne sois pas particulièrement intéressé par le fait de te trouver une conquête séduira probablement plus d’une victime, et il se peut même que tu ne te rendes compte d’absolument rien.
Le mécanisme de protection
Quelques fois, quand tu as quelqu’un en tête, et que tu commences à échanger un peu avec sans que les choses ne soient vraiment ni intimes ni concrètes, tu pourras te convaincre que, bien que l’autre te plaise, tu ne lui plais probablement pas. Pourquoi se convaincre d’une telle chose alors que tu crèves d’envie qu’il se passe un truc entre vous ? Pourquoi ne pas remarquer que l’autre t’attend en sortant du travail, te propose un verre, un ciné, une cérémonie sataniste, te raccompagne en faisant un détour inutile de 30min mais de toute façon, aller à l’autre bout de la ville, c’est toujours sur son chemin ? Pourquoi ne pas écouter tes amis quand ils te font remarquer que l’autre a les yeux qui pétillent à l’évocation de ton nom, a la bave aux lèvres au son de ta voix, ou jouis en silence en ta présence ? Pourquoi nies-tu l’évidence alors que tout porte à croire que quelqu’un qui te plait en pince également pour toi ?
Cela pour une raison simple, ami lecteur aveugle : tu te protèges. Alors oui, peut-être que sur ce coup là tu manques un peu d’égo et tu es plutôt ridicule à nier ce qui saute pourtant aux yeux de tous. Mais tu crains de te faire des films et de nourrir des fantasmes vains, c’est légitime. Dans le cas où tu ferais fausse route, la chute serait d’autant plus douloureuse. Donc tu as raison, mieux vaut continuer de te frustrer et de frustrer ta cible en niant le fait que tu puisses lui plaire autant qu’elle te plait, un bonheur est bien trop vite arrivé !
Le mécanisme d’auto-défense
Quelques fois c’est aussi bien d’ignorer volontairement qu’on plait à quelqu’un. Si la victime de tes charmes est un genre de gros boulet bien relou et laid, tu ne peux pas décemment accepter le fait que tu puisses lui plaire ! Ce ne serait pas digne de ton rang de gros canon, hors de question. Qui plus est, si tu ignores que tu lui plais, tu pourras encore te servir de l’autre dans ton intérêt sans, pour autant, avoir l’impression d’exploiter les sentiments qu’il ou elle a pour toi. Tu pourras te convaincre qu’il (/elle) te rend des petits services comme tondre ton gazon, promener ton chien, masser tes pieds qui puent, par pure amitié ou simple gentillesse. Que si il (/elle) a quitté sa moitié, c’est uniquement pour des raisons qui ne te concernent pas plus qu’elles ne te regardent. Que si il (/elle) a quitté son emploi ou a déménagé dans la même ville que toi, ça n’était que pour se mettre au vert dans la ville sinistrée, glauque, triste et désœuvrée qui se trouve être, par le plus grand des hasard, la tienne. Qui plus est, vos échanges seront bien plus simples si tu continues de te convaincre que tu ne lui plais pas particulièrement. Imagine, ne serait-ce qu’un instant, que l’autre se déclare … quel embarras ! Et savoir que tu lui plais en toute conscience alors que tu l’exploites salement ferait de toi un chieur, une chieuse, bref, une mauvaise personne.
Non, mais sérieusement, je ne me rends pas compte que je leur plais, c’est chiant, vraiment …
Ok, alors, ami lecteur, tu as donc besoin que la personne qui craque pour toi laisse tomber tous les sous-entendus, les vagues attentions et les petites allusions au profit d’un gyrophare, d’une alarme et d’une danse pré-coïtale au cours de laquelle elle te tripotera allègrement en te hurlant chantant du Lara Fabian et en tentant de te coller sa langue dans la bouche pour te faire comprendre son intérêt pour toi. Très bien. Je n’ai qu’une seule question : en quoi est-ce un problème ?
Si la victime de tes charmes ne te plait pas, c’est aussi bien que tu ne remarques pas ses sentiments. Savoir que tu lui plais mais qu’elle ne te plait pas est plus gênant qu’autre chose, voire même douloureux si tu lui plais vraiment plus que de raison. Estime-toi donc heureux de n’avoir rien remarqué ! La situation n’en est que plus simple.
Si celui ou celle qui a craqué sur toi peut potentiellement te plaire et que tu ne te reconnais dans aucune des deux premières configurations que j’évoquais plus haut, tu seras peut être, tôt ou tard, amené à te demander naïvement si tu lui plais (cela même alors que l’autre t’envoie un maximum de signes dans ce sens que tu ne captes absolument pas, bien entendu). Mais comme je suis quelqu’un de génial, j’ai déjà un article plein de réponse pour enfin savoir si tu lui plais ici. Mais je te pose une vaste question philosophique que j’amorçais plus haut : est-ce que ça n’est justement pas ton ignorance qui te rend séduisant ? Tu peux méditer là-dessus et développer un argumentaire dans les commentaires si dessous.
Les solutions
Si tu déplores le fait de ne pas réaliser que tu plais à une tierce personne, c’est bien parce que cette personne pourrait te plaire également. Si ça n’était pas le cas, le constat de ne pas réaliser que tu lui plais ne serait pas un réel problème. « Oh flûte, je n’ai pas remarqué que je plaisais à ce laideron attardé et j’ai loupé l’occasion de … euh … non, en fait ça va ». Je te propose donc quelques solutions toutes simples applicables selon les circonstances.
Arrêter de croire que c’est ton ami(e)
Si l’on te fait remarquer que ton ami(e) en pince probablement pour toi, il est fort probable que ce soit vrai. Tu pourras déplorer de ne pas l’avoir remarqué plus tôt, ou tu peux lire cet article tant qu’il est encore temps. Tu y apprendras qu’il n’y a pas d’amitié sincère entre gens hétérosexuels de sexes opposés sans qu’au moins l’un des deux soit un minimum attiré par l’autre.
Ecouter tes amis
Quand ils te disent que tu plais à quelqu’un, c’est généralement vrai.
Ne pas avoir peur de louper certains signes
Si tu as raté une occasion avec une personne qui aurait pu te plaire parce que tu n’as pas vu à temps les signes qu’elle t’envoyait, ça n’est pas si grave. Ce sont des choses qui peuvent arriver à tout le monde. Ne te blâme pas : les crampes qui engourdissent ton corps à cause du manque de sexe te punissent déjà bien assez pour ça. Tires-en plutôt les leçons : tu essaieras d’être plus attentif au monde qui t’entour la prochaine fois.
Aller vers les autres
Enfin, plutôt que de te laisser porter par les circonstances en attendant des signes d’intérêt que t’enverra quelqu’un qui peut potentiellement te plaire tout en prenant le risque que tu ne les captes peut-être jamais, tu peux agir. Faute de pouvoir changer le comportement des autres et les signes trop discrets de tes cibles potentielles, tu peux changer ta façon de voir les choses et ton comportement à toi. En une seule phrase : cesse d’être passif. Cesse donc d’attendre l’intérêt que pourrait éventuellement te manifester quelqu’un, agit et va vers les autres, vers ceux et/ou celles qui peuvent potentiellement t’intéresser. Intéresse-toi sincèrement à eux. Au pire tu feras des rencontres cordiales voire sympathiques, au mieux, tu feras de vraies belles rencontres. Et si par hasard, ça ne donnait rien, tu passes ton chemin. Si par chance ça accrochait entre vous, tu verras que tu capteras probablement plus de « signes » que tu n’en as jamais capté, simplement parce que tu as d’abord manifesté ton intérêt. Si tu es de nature timide, j’ai déjà écrit un article pour toi, lis-le.
Pour l’heure, ami lecteur, je t’invite à confesser tes aventures, tes émois, tes expériences ou tes blagues de Toto dans les commentaires ci-dessous, sur twitter, ou sur la page Facebook du blog, montre-moi un signe d’intérêt tant qu’il est temps et aime ce blog ou partage-le.