Biocarburants: un “coupable idéal” mais pas toujours responsable

Publié le 29 novembre 1999 par Erwan Pianezza

BRUXELLES, 15 mai 2008 (AFP). La flambée des prix des matières premières agricoles et les émeutes de la faim ont fait des biocarburants “un coupable idéal”, mais la production européenne est différente des projets américains et brésiliens, se sont défendus jeudi les professionnels français du secteur.

“Il faut regarder les spécificités qui entourent les projets”, a soutenu Philippe Tillous-Borde, directeur général de Prolea, la filière française des huiles et protéines végétales, au cours d’une rencontre avec la presse à Bruxelles.

“L’agitation est une source de démotivation pour les citoyens européens”, a-t-il affirmé.

L’Union européenne s’est fixé un objectif de 10% de biocarburants pour la consommation de son parc de véhicules en 2020 dans le cadre de son plan de lutte contre le réchauffement climatique.

“Or 75% de ce parc de véhicules est équipé de moteurs diesel et utilise du gazole, importé pour 90% de Russie”, a-t-il souligné.

Le projet européen vise à produire du biodiesel et de l’éthanol avec des oléagineux –colza et tournesol– et du maïs. En France, 2,5 millions d’hectares d’oléagineux seront cultivés en 2010 pour la production d’huiles alimentaires et l’incorporation de 7% de biodiesel dans les gazoles.

“La première génération de biocarburants en Europe représentera 7% des terres agricoles à terme”, a insisté M. Tillous-Borde.

“Chaque litre de biodiesel permet en outre de générer 1,5 kg d’aliments pour les élevages appelés à remplacer les tourteaux de soja importés du continent américain, principalement du Brésil et d’Argentine”, a-t-il ajouté.

“La politique européenne est équilibrée, en ce sens qu’elle vise à réduire la dépendance envers une production dont dépend l’élevage et cherche à résoudre les problématiques posées par le réchauffement climatique”, a-t-il assuré.