Samedi 26 : Moissac
Le plaisir de se retrouver cette
année encore en famille l’emporte sur le désagréable d’une arrivée à Moissac
sous la pluie. Il semble que cette année la météo sera la dominante dans notre
traversée du Gers et que les capes de pluie seront plus utiles que les tubes de
crème solaire !
Si Maman n’est pas là, nous avons
tous pris avec nous son numéro de portable, outil qu’elle a promis de consulter
régulièrement pour l’occasion et lire nos textos que nous ne manquerons de lui
envoyer massivement.
Jeanne également ne marchera pas
avec nous, pour cause d’études en médecine très prenantes la première année, Éric
marche toujours en béquilles depuis son accident de ski cet hiver, François
pérégrine vers Lourdes avec un autre groupe, Marie est en stage, Mon amoureuse
à New-York. Nous sommes donc 18 pèlerins cette année (21 l’an dernier).
A Moissac, nous faisons
connaissance d’Anne et Alain, jeune couple de la région parisienne qui termine
ce soir sa marche commencée à Rocamadour. Nous leur proposons de partager notre
repas, ils nous offrent un verre de vin, c’est notre première rencontre de
l’année, le début de la magie communicative du chemin de Compostelle.
Dimanche 27 :
Moissac-Espalais, 22,3 km.
Comme prévu les vêtements de
pluie sont rapidement utilisés ! Nous longeons le Canal latéral à la
Garonne avant du bifurquer vers le Département du Gers. Le parcours est
difficile, quelques sentiers boueux que nous traversons sous la pluie
omniprésente. La gadoue se colle à nos semelles. Le froid me choisis pour
victime. Je termine la journée épuisé et enrhumé.
Fort heureusement, l’accueil au
gîte « Le Par’chemin » et particulièrement chaleureux. C’est Eve qui
nous accueille. Voyant mon état elle m’invite à entrer dans le large couloir de
la maison. Je m’assis devant le poêle à bois, Eve m’offre un thé au miel. Très
vite, je me laisse envahir par le sommeil, bercé par une musique douce.
Vincent et Sylvie, les deux
autres hospitaliers, sont tout aussi accueillant. Sur l’immense table de la
terrasse, des livres de poésie et une biographie de Mandela. Si la météo ne
nous permet pas de profiter de l’agréable jardin, l’aménagement des lieux est
des plus méticuleux.
Ici, la participation aux frais
est libre, Vincent fait confiance aux pèlerins et se plait à l’idée de vivre
sur ce concept. Le lendemain, Sylvie cherchera à nous retrouver pour nous
rendre un vêtement oublié. Vincent, Sylvie et Eve sont des gens qui vous
redonnent le moral et l’espoir en la nature humaine.
En plus, je repars guéri !
Lundi 28 :
Espalais-Castet-Arrouy, 23,6 km
Nous profitons de la relative
clémence céleste pour se remplir les yeux des paysages à Auvillar, dernier
village traversé dans le Tarn et Garonne, ou à Flamarens, première bourgade du
Gers. Il faudra toutefois attendre Miradoux pour trouver refuge dans un café et
se protéger de la pluie qui reprit la route avec nous.
Le gîte communal de Castel-Arrouy
n’a pas la chaleur de la veille. L’employée municipale délivre ses consignes
comme des ordres et nous fait observer que si l’une des douches ne produit pas
d’eau chaude c’est que nous devons faire pivoter le mitigeur vers la pastille
rouge. Cela fonctionne, il n’y a pas lieu de vérifier, c’est ainsi.
Il en est de même pour le wi-fi,
j’ai beau me rapprocher de la box comme il m’a été demandé parce qu’un
dysfonctionnement n’est pas envisageable, il n’y a pas de connexion.
Les gîtes se suivent et ne se
ressemblent pas, mais il en faut plus à un groupe de marcheurs pour se
démoraliser…
Mardi 29 : Castet-Arrouy-Marsolan (20,8
km)
C’est un petit événement dans
notre marche : La matinée ne connait pas la pluie. Les sentiers restent
boueux bien sûr, mais cette clémence météorologique nous fait du bien. Nous
nous restaurons dans la cité médiévale de Lectoure, et prenons un café dans
bar-librairie (y-a-t-il une relation avec le nom « Lectoure » et la
librairie ?).
La gadoue, la gadoue, la
gadoue ! A force de pluie les sentiers ne sont pas toujours très
agréables. Dans le Gers, les oies et les canards sont gras. C’est moins connu,
mais les sentiers le sont aussi !
La terre est attachante m’a-t-on
fait observer.
Une petite contrariété à l’étape
suite à un défaut de communication dans le groupe qui me rallonge d’un
kilomètre, s’ajoute au rhume de premier jour, à la pluie, au transfert de
véhicules auquel il faut penser maintenant. Bref, la fatigue est là.
Heureusement, ce soir nous sommes
en pension complète, et le repas copieux nous revigore pour aborder le
quatrième jour.