Il n'y a rien à faire : il y aura toujours des émotions.Il n'y a rien à faire : il n'y aura jamais personne pour le faire.Voir : les émotions vont et viennent en l'espace conscient.Voir : il n'y a personne qui puisse être dérangé ou perturbé.
Laisser venir. Laisser être. Laisser partir.La séparation entre l'intellectuel et l'émotionnel est... intellectuelle ! Un pur artifice. Il n'y a qu'une compréhension. Ou bien, il y a compréhension superficielle, ou profonde, obscure, ou claire. Mais donner ainsi de l'importance à la compréhension, à l'éveil ou à je-ne-sais-quel évènement, c'est donner de l'importance à ce qui pose problème : le mental, la croyance en un "moi" séparé de l'être parfait. L'être-conscience est notre vraie nature. C'est nous. C'est moi. Plus que les émotions ou les concepts. Avant, pendant et après. Ce qui nous ramène à la seule question : "Qui suis-je ?" Les émotions ? Une entité parmi d'autres ? Ou l'espace dans lequel tout ceci s'élève et retombe ?
"Oui, mais certaines émotions sont désagréables..."
Désagréables pour qui ?
"Oui, mais je n'en suis pas encore là, je dois d'abord travailler sur l'ego, le préparer, et un jour..."
Une seule préparation : voir qu'il n'y a pas d'ego. Et encore, même cela n'est pas nécessaire. Juste voir qu'avant toute émotion, avant toute pensée, avant tout ressenti, je suis, sans nom, sans étiquettes, sans formes, sans conditions, sans soucis, sans effort. Avez-vous besoin de vous préparer pour être ? Avez-vous besoin d'y penser ? De faire quoi que ce soit ?
Les émotions sont la manifestation déformée de notre vraie nature. Les émotions, laissée à elles-mêmes dans l'espace de la présence, sont une extase qui ramène à soi, comme autant de vagues célèbrent la puissance de l'océan. Quel miracle, Seigneur !Ce mental, qui est le germe naturel du mal-être,Engendre le fruit sans égal Du Bien souverainQuand il est arrosé du nectar de ton amour.
Utpaladeva, Hymnes, 1, 26