Et si on prenait vraiment en compte le vote blanc ?

Curieuse démocratie que la notre ! Quel que soit le type de scrutin et quelle que soit le taux de participation, le taux d'abstention sera bien plus abondamment commenté que le nombre d'électeurs ayant mis un bulletin blanc. Pourtant les seconds ont exprimé une opinion, celle que l'offre politique ne leur convenait pas, quand les premiers ont préféré vaquer rester chez eux, laissant les autres choisir pour eux. C'est pourtant bel et bien l'abstention qui est de plus en plus considérée comme un geste politique, quand le vote blanc est purement et simplement ignoré.

Force est cependant de constater que l'augmentation constante du nombre d'abstentionnistes fragilise notre démocratie et des élus de moins en moins représentatifs. Raison de plus pour reconnaître enfin le vote blanc.

Attention, une vraie reconnaissance, pas seulement celle dont se gausse le gouvernement et qui consiste seulement à comptabiliser ces bulletins dans les votes exprimés (il est quand même fou de savoir que ces votes là n'étaient pas considérés comme une expression). Un vrai décompte donc, qui soit pris en compte dans le calcul final.

Un exemple ? Si le total des votes blancs dépasse la moitiè des suffrages exprimés (50 % des votants donc), le scrutin doit être invalidé, et l'élection recommencée. On pourrait même suggérer que les candidats doivent être différents, mais c'est peut-être aller un peu loin.

Cela présente un double avantage. D'abord les candidats sont obligés d'être convainquants sur leur programme et leur capacité à l'appliquer et non plus sur leur apparence. Ensuite et surtout cela donne une autre possiblité que le vote contestataire et extrêmiste à ceux qui veulent exprimer leur colère contre le pouvoir ou la société.