De nouvelles preuves impliquant le dromadaire dans la flambée de syndrome respiratoire liée au nouveau coronavirus MERS : Ces scientifiques du Centre de maladies infectieuses de l’école Mailman de Santé publique de l’Université Columbia viennent d’isoler, une souche vivante, indemne et infectieuse du coronavirus MERS de 2 dromadaires d’Arabie Saoudite, un specimen qui « matche » parfaitement avec le virus retrouvé chez l’Homme. Ces nouvelles données, présentées dans la revue mBio confirme que le « virus du dromadaire » est capable d’infecter les humains et que le dromadaire est la source probable de l’épidémie.
Les chercheurs ont examiné des échantillons nasaux recueillis lors de l’étude nationale menée sur les dromadaires d’Arabie Saoudite et ont sélectionné les échantillons des 2 animaux présentant la charge virale la plus élevée. Ils ont mis les virus en culture et les ont analysés par séquençage génomique.
Les séquences génétiques s’avèrent compatibles avec celles des virus retrouvés sur des cas humains. Toutefois, sur les échantillons provenant des dromadaires, les chercheurs identifient plus d’un génotype viral, une variation génomique qui diminue d’ailleurs sur 48 heures, en culture, pour se rapprocher de la configuration génomique retrouvée chez l’Homme (Voir visuel séquençage ci-contre).Ces données viennent renforcer l’hypothèse du dromadaire réservoir de MERS-CoV, commente le Pr Thomas Briese, de la Mailman School et auteur principal de l’étude. La gamme limitée de virus MERS chez les humains et plus large chez le dromadaire expliquer en partie pourquoi la maladie est rare chez l’Homme ; parce que seuls quelques génotypes sont capables de transmission croisée.
Quelles voies d’infection humaine possibles ? Consommation de lait de « chamelle », produits à base de viande de dromadaire, toutes les voies sont actuellement explorées, alors que les trois quarts des dromadaires d’Arabie Saoudite portent le virus.
93 décès confirmés : À l’échelle mondiale, au 24 avril, l’OMS fait état de 254 cas confirmés en laboratoire d’infection par le MERS CoV, dont 93 décès. L’organisation invite tous les États Membres à poursuivre leur surveillance des infections respiratoires aiguës sévères (IRAS), à examiner avec soin toute présentation inhabituelle et à respecter strictement les mesures de prévention et de lutte contre les infections pour éviter la propagation du MERS-CoV dans les établissements de soins.
S’il n’y a à ce jour aucune preuve de transmissibilité croissante du virus, la récente augmentation des cas inquiète la communauté scientifique.
Source : mBio 29 April 2014 doi: 10.1128/mBio.01146-14 Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus Quasispecies That Include Homologues of Human Isolates Revealed through Whole-Genome Analysis and Virus Cultured from Dromedary Camels in Saudi Arabia
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