Rapidement, trois jeunes Indiens s’approchent. « Where are you from? » demande le premier. Immédiatement, le deuxième demande si je suis sur Facebook en me tendant son téléphone pour que je tape mon nom. Et il m’ajoute derechef.
Ils posent plein de questions, les Indiens, en pratiquant leur anglais. L’un d’entre eux, un joueur de cricket, m’explique les règles de son sport… à l’aide d’un jeu vidéo créé par EA Sports. Nous avons NHL 2014. Ils ont Cricket 2014… Au moins, j’ai pu comprendre le principe.
« Tomato soup », crie un des vendeurs qui arpentera le train tout le trajet durant. Mon nouvel ami Arzoo le hèle, en prend deux et m’en tend un. Le conseil de ne rien consommer dans le train vient de prendre le bord. À tout le moins, je sais que rien n’a été ajouté dans le petit contenant de soupe. Je crains surtout pour la salubrité. Mais ces jeunes Indiens sont remplis de bonnes intentions.
En cours de soirée, ils me montrent des extraits de films indiens, me font écouter un peu de musique et vont même jusqu’à préparer ma couchette avec les draps et tout. Et puis on finit par aller nous coucher. Pour l’espace, il ne faut pas être claustrophobe. Mais pour moi, c’était bien suffisant.
Ce qui devait arriver arriva. Pas certain que c’était une bonne idée de goûter cette soupe. Ce qui nous mène à un autre conseil très important : où que vous soyez en Inde, il faut absolument avoir son papier de toilette à proximité.
En matinée, alors que je ne m’en peux plus de sortir de ce train, dont le trajet doit compter environ 14 ou 15 heures, j’apprends que le brouillard typique de janvier entraîne des retards d’au moins quatre heures. Ouch! Moi qui comptais sur ma journée pour explorer un peu Varanasi, on repassera.
J’ai néanmoins appliqué à la lettre les conseils reçus et je n’ai pas remangé pendant le reste du trajet. Au moins, mes nouveaux amis m’ont diverti et nous avons réussi à rire malgré certains problèmes de communication.
Phrase utile pour faire rire les Indiens : baba ji ga tulu (orthographe aléatoire au son). Difficile de savoir ce que ça veut dire. Mais quand les choses ne vont pas comme on veut, quand quelqu’un refuse de donner un bon prix, apparemment que cette maxime est bien utile. Les gens se mettent à rire et peuvent baisser les prix. Dans le train, en tout cas, quand j’ai dit que c’étaient les seuls mots d’indien que je connaissais, tout le monde s’est mis à rire dans le compartiment.
Et il y a même un geste qui va avec. C’est encore plus marrant, paraît-il.