J'aurais bien aimé passer une journée de plus à Bundi. On dit qu'il y a des chutes qui valent le détour, pas trop loin du village. Mon nouvel ami Vicky, qui me proposait d'occuper ma journée, m'y aurait sûrement conduit sans problème.
Mais voilà. Je devais déjà prendre la route vers Udaipur. On m'avait envoyé un chauffeur, question de ne pas partir trop tard. Udaipur était à environ six heures de route. Le plan, c'était d'arrêter à Chittorgarh en chemin. Mais il pleuvait partout sur le nord de l'Inde. Et quand il pleut en Inde, c'est comme une énorme tempête de la Saint-Valentin au Québec...
Le chauffeur ne répondait pas à son téléphone. On m'en a trouvé un autre. Puis, le premier a répondu, si bien que c'était une course pour savoir qui me cueillerait à Bundi. Avec deux heures de retard, le départ était donné.
Le chauffeur ne parlait pas un anglais merveilleux. Il ne parlait pas vraiment, point. In pour six heures de silence... ou presque. Ce serait bien si seulement je n'étais pas coincé dans une voiture.
Nous avons rapidement quitté la route principale. Le chemin de terre, sous la pluie, était rempli de gros nids-de-poules. À travers les champs, on croisait sept ou huit bicoques, l'allure de rien, où vivaient des Indiens entassés, pieds nus, sans luxe aucun. Les villages, ils étaient minuscules. Des regroupements de quelques familles, rien de plus.
Nous avons finalement atteint la route de nouveau pour arriver à Chittorgarh en après-midi. Là, ce qu'il y a à voir, c'est principalement une énorme forteresse sur une montagne.
Nous sommes montés avec la voiture, j'ai payé mon billet d'entrée et le stationnement et nous nous sommes garés. Mon chauffeur m'a enlevé le billet des mains, me disant que je n'en avais pas besoin.
Erreur. En voulant entrer dans une énorme tour, un temple quelconque, j'ai appris à mes dépens qu'il me fallait retourner chercher le billet. Au moment de revenir, il pleuvait encore plus fort. Des chiots abandonnés couinaient au pied de la tour.
Et là, il fallait enlever ses souliers pour entrer dans la tour/temple. Aussi bien dire que de garder ses bas est inutile quand il pleut autant. Mais grimper 7-8 étages, sur de la pierre mouillée malpropre, c'est désagréable. Redescendre les mêmes étages, sur la même pierre mouillée... Ouf!
La pluie (et le brouillard) se sont dissipés un instant. Il y avait des singes partout. J'ai commencé à explorer. Mais le ciel a recommencé à tomber.
Je me suis réfugié sous un petit toit. Il y avait des singes assis sur des plateformes près du plafond. Puis un drôle de bruit... Ils choisissaient ce moment pour se soulager... et m'éclabousser. Semi-solide... Heureusement, mes pantalons ont été les seuls à écoper. J'avais heureusement des lingettes humides avec moi.
J'ai changé de cachette. Attendu que le pluie cesse. Elle n'a pas cessé. J'ai abandonné.
Nous avons repris la route. Le chemin était très long. Une fois à Udaipur, mon chauffeur ne trouvait pas mon hôtel. Nous avons tourné en rond pour toujours. Il a appelé quatre ou cinq fois jusqu'à ce que le proprio lui demande de s'immobiliser. Il est venu nous rejoindre et m'a délivré.
En soirée, jusqu'à tard dans la nuit, des haut-parleurs ont craché des chansons indiennes. Le prince se mariait cette semaine-là... Pas facile de s'endormir.