Dom Juan : la tirade du séducteur

Publié le 28 avril 2014 par Ciemichelb

QUOI ? Tu veux qu’on se lie au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui et qu’on n’ai plus d’yeux pour personne … ? »

Dom Juan/Sganarelle… une discussion entre maître et valet… deux visions différentes sur l’amour… L’un de Dom Juan séducteur et libertin, et l’autre de Sganarelle, valet honnête et bras droit de Dom Juan.

Pour Sganarelle, le mariage est un mystère sacré et Dom Juan prend beaucoup de risque à se jouer comme il le fait du ciel… Pour lui, les libertins ne font jamais une bonne fin et il trouve “fort vilain d’aimer de tous côtés” comme son maître le fait…

La vie qu’il mène ne lui plaît pas, c’est une “méchante vie” , une vie qui le scandalise et qui va à l’encontre de tous ses principes ! Il va essayer de lui exposer sa manière de penser sur le sujet, mais attention… Avec conviction et doigté …

Et … gare à lui … car à tout moment, il peut s’attirer les foudres de son maître .

Dom Juan va exposer la sienne! Dans un long monologue, il nous fait part de sa vision sur les relations amoureuses et sur ses intentions envers les femmes… Une vision qui révolutionne les codes et les coutumes de l’époque !

Alors que pense vraiment notre séducteur ?

Compagnie Michel B au Théâtre Espace Marais

Première chose : pour lui, “ l’honneur ” d’être fidèle à quelqu’un ne serait qu’un leurre… une illusion qui donnerait l’impression “d’être mort dès sa jeunesse”... On l’aura compris, la fidélité ne fait pas partie de ses valeurs ! On dirait même qu’il faudrait plus de courage à être infidèle… la constance est comme il le dit “bonne que pour des ridicules”…

L’amour qu’il donne à “toutes ses belles” est presque une question de justice… Il ne peut laisser une femme dans la douloureuse posture de ne pas avoir été séduite ! “Je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages”…

Dom Juan arrive à retourner la situation à son avantage… et à légitimer ses actes !

Enfin pour lui, “Tout le plaisir de l’amour est dans le changement” … Il explique qu’il prend du plaisir à séduire, à faire plier “l’innocente pudeur d’une âme, qui a peine à rendre les armes”. Une fois la fille séduite, il n’a plus d’intérêts… sa passion s’éteint à coup sur.

L’infidélité devient donc une vertu ! Quel paradoxe !

Que diriez vous d’être témoin privilégié de cette joute verbale ?

Artistiquement,

S.R