Dans moins d'un mois donc, nous seront fixés sur le nouveau visage du Parlement Européen. Mais pour certains pays, comme la Belgique, l'importance est placée bien ailleurs, même si Bruxelles abrite le Berlaymont, siège de la Commission, entre autres. En effet, cette consultation ne sera, et de loin, la seule à bousculer les projets dominicaux du peuple. Beaucoup plus important que la "grande institution", les électeurs devront renouveler la Chambre des députés, et donc le nouveau gouvernement (même si celui-ci n'est pas choisi directement en fonction des votes des électeurs), et les assemblées régionales. En ce qui concerne les européennes, une petite vidéo explicative (ci-dessous) permet d'y voir un peu plus clair.
Mais, comme écrit ci-avant, pour la Belgique les centres d'intérêts se déplacent, pour aboutir à un terre-à-terre quelque peu centré sur la communautaire. Certes, "tout le monde" se défend de cet état de fait. Il faudra néanmoins composer avec les résultats d'un certain parti, appelant à la division (pour ne pas dire autre chose) du royaume. La N-VA, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, réalise des scores impressionnants, du moins en terme d'intention de vote. Premier parti au nord du pays, cela ne devrait pas faire de doute, au soir du 25 mai. Les partisans de Bart De Wever affichent déjà un large sourire. Tous les sondages, qui n'ont de force que celui de manipuler les chiffres, leurs sont favorables. Mais on sait aussi, la dernière expérience et les 541 jours de crise gouvernementale, qu'il ne suffit pas de remporter des élections pour gouverner. Le bourgmestre d'Anvers fut l'acteur numéro un de la situation irréaliste du suivi de la dernière consultation, et devrait encore remettre le couvert, dans l'éventualité de sa désignation en tant que formateur. Petit bémol toutefois, cette nomination revient au Roi, et cette année, c'est Philippe et plus Albert II qui devra -sous "l'ordre" de ses conseillers- prendre l'initiative.
Par contre, dans le sud, pas trop de bouleversement, le parti socialiste tient toujours les rennes, et une possible reconduction du "premier" ne peut être éclipsée. Voilà le nœud du problème. Outre le fait que le vote est obligatoire en Belgique, l'absolue divergence de vue des nordistes et sudistes (on se croirait au states...) et les positions aux antipodes des deux partis en tête des sondages (N-VA et PS), devraient mener le pays vers une nouvelle crise, afin de former un gouvernement fédéral. On promet bien du plaisir aux uns et aux autres. Pour notre part, nous remplirons, ou pas, nos obligations électorales, en sachant très bien que rien ne bougera, en terme de bien-être individuel. Notre collègue de France 24, Caroline de Camaret aborde le sujet avec un invité de marque, Monsieur Elio Di Rupo, premier ministre belge.