Je ne détaillerais pas sa carrière depuis, faite de bric et de broc, de très bon et de moins bien, mais ce que je sais, c’est qu’il y a une éternité qu’il n’avait pas commis un album solo comme ce Silver Rails qui vient d’arriver dans les bacs des rares disquaires encore en activité.
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, le père Jack connait la musique, aussi pour réussir son retour gagnant, il a enregistré son disque aux Studios Abbey Road et renoué avec Pete Brown le célèbre parolier pour six titres sur les dix du CD. Aux côtés de madame Cindy Blackman Santana (batterie) et John Medeski (claviers), interviennent à la guitare quelques pointures comme Phil Manzanera, Robin Trower, Bernie Marsden (Whitesnake vers 1978), Uli Jon Roth (Scorpions dans les années 70) et Malcolm Bruce son propre fils qui récemment tournait avec le fils de Ginger Baker et son groupe Sons of Cream… juré, ce n’est pas une blague ! La famille est au complet, si on rajoute Kyla Bruce la fille, aux chœurs.
En tout cas, rira bien qui rira le dernier, mais ce disque s’avère très bon. La belle voix de Jack fait toujours des merveilles et ici il ne la pousse jamais comme par le passé sur certains titres. Après deux morceaux tranquilles, Fields Of Forever est un super morceau, très entrainant alors que Don’t Look Now avec son intro au piano est plus doux. Mais on trouve aussi du plus intéressant qui devrait bien le faire sur scène, Rusty Lady au tempo lancinant, ou Keep It Down avec ses breaks et belles interventions de guitares ou ce No Surrender qui clôt en beauté l’album.
Un album globalement apaisé, sans excès aucun, les solos de guitares sont sobres mais bien venus et Jack Bruce tient parfaitement la barre, aussi bien au chant qu’à la basse. Une excellente surprise discographique.