Pour de l’action, en voilà de l’action! L’essentiel du roman se déroule pendant les quelques jours de siège du Majestic Building dans lequel Syldia est obligée de laisser, chaque matin, sa soeur Jillian et la compagne de celle-ci, Elizeanne, enceinte. Et l’originalité de la chose: Syldia n’a pas le choix et doit abandonner le combat et ses amis dès l’apparition du soleil, son corps devenant un poids mort à protéger pour eux. Et comme le démon qui possède Nathan est de plus en plus virulent, elle n’a pas fini de jongler avec sa double personnalité: elle se retrouve à gérer deux crises en même temps, sans même se douter une seconde que deux autres crises sont en train de se jouer.
Je ne m’attendais pas du tout à ce que deux de ses soeurs lui tournent ainsi le dos, tant il me semblait évident que les cavaliers de l’Apocalypse ne fonctionnaient qu’en groupe: la tension n’en est que plus grande. J’ai beaucoup aimé l’évolution du personnage d’Eve, la malheureuse condamnée à ne pouvoir toucher personne, qui parvient, grâce à la sorcellerie, à entrevoir ce que pourrait être une vie normale: elle est particulièrement touchante, et cela ne m’étonne pas que l’auteur lui ai consacré un spin-off. J’ai regretté que Raven reste en retrait, mais sa présence plane sur l’histoire et sachant à quel point elle est volcanique, elle brille par son absence même. J’aime beaucoup ce personnage musclé, comme tout ce qui pétarade dans cette série. D’ailleurs, je me suis surprise plusieurs fois à apprécier le second degré et la surenchère dans la castagne: avant ce roman, je crois qu’il n’y avait que dans Buffy que l’on dégommait les vampires à coup de lance-roquette, ça m’avait manqué!
En revanche, j’ai été un peu déçue de lire une nouvelle version de la même crise que dans le premier tome. Trois fois de suite, cela commence à faire beaucoup… Je languis de savoir ce que ce Tadeus avait de si spécial pour que tout le monde veuille faire payer sa disparition à Syldia pendant trois tomes. On ne l’entrevoit qu’à la fin du roman et cela m’a semblé bien trop tardif. Idem pour le démon qui occupe le corps de Nathan: ce n’est que dans les dernières pages que sa situation évolue. Le roman m’a semblé déséquilibré, privilégiant le spectaculaire à l’approfondissement que j’attendais, sans parler de nombreuses pistes inexplorées: où est passé Desmond, le régent, pendant toute la bagarre? Qu’est devenue “La Voix” qui poussait les trois soeurs de Syldia à reprendre du service en tant que Cavaliers de l’Apocalypse? J’ai eu un peu l’impression de lire un roman simplifié qui m’a laissé sur ma faim.
La note de Mélu:
L’univers me plait toujours autant, mais il commence à se faire un peu désirer.
Un mot sur l’auteur: Stéphane Soutoul (né en 1977) est un auteur francophone passionné par la littérature fantastique. D’autres de ses livres sur Ma Bouquinerie:
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