Diabète : Sur la piste du clonage des cellules productrices d'insuline

Publié le 29 avril 2014 par Santelog @santelog

Le transfert nucléaire de cellules somatiques (SCNT) est l’une des méthodes possibles pour obtenir des cellules souches embryonnaires humaines, pour la reprogrammation cellulaire, comme pour le clonage. Traiter le diabète en générant par transfert de noyaux de cellules de peau dans des ovocytes humains, des cellules souches embryonnaires humaines puis des cellules bêta productrices d’insuline, pourrait devenir une option de traitement autologue pour les patients diabétiques. C’est l’approche adoptée par ces chercheurs américains, décrite dans la revue Nature, une étape majeure des thérapies cellulaires du diabète et autres maladies.

La piste des cellules souches du patient diabétique pour surmonter sa pénurie de cellules productrices d’insuline a déjà été suivie. Les patients atteints de diabète de type 1 n’ont pas suffisamment de cellules bêta productrices d’insuline, ce qui entraîne une carence en insuline et l’élévation de la glycémie. Produire des cellules bêta à partir de cellules souches pour la transplantation, est donc une voie thérapeutique prometteuse pour le diabète de type 1. Et lorsque ces cellules souches sont produite à partir des propres cellules de peau du patient, les cellules bêta résultantes pour la thérapie de remplacement cellulaire, sont autologues, c’est-à-dire avec l’ADN du patient. Ici, le Dr Dieter Egli de la New York Stem Cell Foundation (NYSCF) et le Dr Mark Sauer de la Columbia University parviennent à produire la toute première lignée de cellules souches embryonnaires, à partir de cellules de la peau d’un donneur adulte de diabète de type 1 et d’un sujet témoin en bonne santé. Des travaux amorcés en 2006…

Les scientifiques montrent ici que le transfert nucléaire de cellules somatiques dans des ovocytes peut donner naissance à des cellules souches pluripotentes, "équivalentes" à des cellules souches embryonnaires prometteuses pour la thérapie de remplacement cellulaire autologue. Si de nombreuses différences entre les cellules souches pluripotentes induites et les cellules souches embryonnaires ont été documentées, pouvant mettre à mal leur potentiel en pratique clinique, les scientifiques du NYSCF ont étudié ici, de façon systématique, les différents paramètres pouvant affecter leur potentiel thérapeutique.

Ils démontrent, avec cette recherche, la faisabilité d’une lignée de cellules souches embryonnaires spécifique au patient comportant le bon nombre de chromosomes et qui, une fois reprogrammées, vont pouvoir «  donner  » des cellules bêta productrices d’insuline, permettant de traiter les patients diabétiques à partir de leurs propres cellules.

Mais générer des cellules bêta autologues à partir de cellules souches ne suffit pas. Alors que, dans le diabète de type 1, le système immunitaire du corps attaque ses propres cellules bêta, il s’agira, dans un second temps, de protéger les «  nouvelles  » cellules bêta de l’attaque immunitaire…

Une avancée pour de nombreuses affections : Les thérapies cellulaires autologues sont prometteuses pour de nombreuses autres maladies dont la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, les maladies hépatiques…et pour la dégénérescence osseuse ou musculaire. Car, avec cette recherche, c’est tout un savoir-faire qui vient d’être développé, sur l’addition de produits chimiques spécifiques et le protocole efficace d’activation de l’ovocyte humain et, avec une autre recherche présentée dans Cell Stem Cell(2), le premier rapport de lignées de cellules souches embryonnaires diploïdes issues de cellules adultes d’un patient et d’ovocytes humains.

Sources:

Nature 28 April 2014 doi:10.1038/nature13287 Human oocytes reprogram adult somatic nuclei of a type 1 diabetic to diploid pluripotent stem cells (Vignette CNRS)

(2) Cell Stem Cell April 17, 2014 DOI: org/10.1016/j.stem.2014.03.015 Human Somatic Cell Nuclear Transfer Using Adult Cells