La banane

Publié le 28 avril 2014 par Didier Vincent

Elle est étrange cette façon de traiter un autre être humain comme un inférieur en lui lançant une banane. Je ne vois d'ailleurs pas pour quelle raison les singes seraient amenés à plus naturellement manger une banane qu'un être humain.

Comparer un autre être un singe doit dater, à mon avis, de la haute préhistoire, cette époque ou des hommes émergeaient de leurs racines simiesques. Un moment bizarre où ont cohabité l'être humain et ceux qui sont restés des singes. Une transition dans laquelle tous les individus n'ont pas accédé au statut d'homme en même temps. Moi homme, toi chimpanzé. Ce qui les distinguait ? Sans doute ce seul jet méprisant de banane. On ne verrait sans doute pas un singe lancer une banane à un être humain avec l'intention de l'humilier.

Ce qui a très tôt défini l'être humain, c'est sans doute le racisme. Enfin, l'être humain préhistorique, celui qui lance des bananes pour exister, se démarquer, assimiler ce qui ne lui plaît pas à un singe. Ça correspond à une zone du cerveau un peu con : le cerveau reptilien qui est apparu avant même l'homo sapiens , et qui se connecte fort bien avec le supporter de base au foot.

Du coup, le lanceur de banane, n'ayant pas assimilé l'évolution du temps, vu que sa mentalité n'excède pas, disons, l'âge de pierre, pense toujours qu'il lance une banane à un singe. Sauf que ce n'est pas un singe, c'est là qu'il se gourre. Le référentiel ayant évolué de 300 000 ans, le singe, c'est lui. Il est comme le chien de Pavlov qui bave au signal sonore alors qu'il n'y a rien à manger, ou comme les socialistes qui pensent encore que Hollande est de gauche. Un attardé mental. Attardé au sens propre, en retard de quelques siècles.

Dani Alves

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