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Un voeu politique au nom d'un humanisme

Publié le 28 avril 2014 par Micheltabanou

Au menu municipal de notre semaine il y a bien entendu le Conseil Municipal de demain mardi dont l’objet principal concerne le vote du budget 2014 avec ce soir une réunion des groupes de la majorité municipale  pour finaliser nos décisions. J’en reparlerai.

J’ai plutôt pris le soin ce matin de préparer au nom du groupe Fontenay Socialiste un projet de vœu à déposer au Conseil Municipal. Ce vœu s’inscrit dans  l’actualité des mois à venir qui verra notre commune, notre pays et l’Europe commémorer le centenaire de la Première Guerre Mondiale. Le vœu concerne la question de la réhabilitation des fusillés pour l’exemple.

Le débat n’est pas clos car ce n’est pas parce que François Hollande, Président de la République, a honteusement oublié l’engagement pris lorsqu’il était Président du Conseil général de Corrèze que cette «  mauvaise cause » serait entendue et que le dossier est classé, refermé à tout jamais sous le boisseau de la raison d’Etat, du militarisme et de l’union nationale.

Le plus cinglant démenti en est apporté chaque jour où un nouveau Conseil général prend, à son tour, position pour la réhabilitation des 650 Fusillés pour l’exemple. Aujourd’hui, ce sont 30 Conseils généraux qui se sont prononcés.

En voici la liste : Aisne, Allier, Alpes-de-Haute-Provence, Ardèche, Ardennes, Ariège, Aude, Corrèze, Cote d’Or, Creuse, Doubs, Eure, Gers, Haute-Garonne, Hérault, Ille-et-Vilaine, Loire, Nièvre, Nord, Oise, Puy-de-Dôme, Hautes- Pyrénées, Rhône, Haute-Saône, Haute-Vienne, Somme, Tarn, Yonne, Essonne, Val-de-Marne,

Militant socialiste, militant de la parole socialiste non dénaturée portée par le groupe Fontenay Socialiste au Conseil Municipal déserté par le PS local, je me félicite de l’engagement en faveur de la justice de ces 30 Conseils généraux, des 3 Conseils régionaux (Champagne-Ardenne, Limousin, Corse) et avec eux de centaines de municipalités. Un mouvement a été lancé que rien ne pourra arrêter, les consultations citoyennes en témoignent. Nous gagnons la bataille de l’opinion publique, la plus importante de toutes.

Le Gouvernement a décidé de participer à la Commémoration internationale pour le Centenaire de la Première Guerre mondiale. Différentes manifestations et colloques sont prévus durant toute l’année 2014 et, ce, de manière décentralisée. Il faut s’y faire entendre, pour la Réhabilitation de l’ensemble des Fusillés pour l’exemple, mais aussi pour concourir à la vérité sur la façon dont les Représentants élus ont été privés d’informations et donc, de facto, l’autorité a été déléguée à l’Etat-major des armées, court-circuitant ainsi la représentation nationale.

Il faut demander, à nouveau, à la République qu’une déclaration solennelle soit faite, émanant soit du Président de la République, soit de l’Exécutif ou du Législatif, qui indique clairement : « La République réhabilite solennellement les 650 Fusillés pour l’exemple de la Première Guerre mondiale. Ils n’étaient pas des lâches, ils ne furent, aux côtés de leurs camarades, que des victimes de la guerre »

Il faut exiger la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, c’est-à-dire des 650 soldats qui ont été fusillés « pour l’exemple » pour terroriser les troupes afin de les forcer à mourir pour une cause qui n’était pas la leur. Il ne s’agit pas de tous ceux qui ont été fusillés pendant les 4 ans de la guerre, certains pour délit de droit commun, vols, viols, pillages, meurtres, etc...

L’amalgame entretenu dans la catégorie « fusillés » de manière indistincte ne vise qu’à éviter à l’Etat de rendre la justice pour les 650 poilus tombés sous les balles françaises. Autre contrevérité: on ne peut tous les réhabiliter, car cela serait honorer aussi les « droits communs » en les mélangeant avec les authentiques soldats. Il faut rétablir la vérité historique. Dès que la Première Guerre a commencé, le gouvernement a proposé à tous les détenus condamnés de droit commun de partir au front et en échange, si leur comportement était exemplaire, qu'ils pourraient bénéficier d’une grâce et/ou d’une remise de peine.

A ce moment-là, cela ne gênait pas le gouvernement, l’Etat-Major, les associations militaires de faire mélanger le sang de criminels et celui des soldats « normaux ». Dès lors, il est particulièrement odieux que les mêmes nous jouent aujourd'hui la partition de la pureté et de l’héroïsme véritable pour refuser la réhabilitation collective.

Si les criminels étaient assez « purs » en 1914 pour mourir au front avec les autres poilus, alors ils sont aussi assez « purs » pour avoir leurs noms sur les monuments aux morts. Le dossier des Fusillés pour l’exemple restera un « exemple » de la malhonnêteté intellectuelle profonde de ceux qui refusent la réhabilitation.

Voilà sous quels auspices j’ai placé le début de cette semaine et le sens politique que veux lui donner en sus du travail budgétaire de ce soir et de demain au Conseil Municipal et placés sous le poids des contraintes exigées par Manuel Valls avec les 11 milliards d’euros ponctionnés sur le dos des collectivités territoriales !


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