Ma première rencontre avec L’Orange fut une véritable révélation. C’était sur The City under the City, son album commun avec Stik Figa. Avec ses magnifiques productions construites autour de samples anciens de jazz et de soul, il est devenu rapidement l’un des beatmakers à suivre ab-so-lum-ent, car il a ce truc que les grands beatmakers ont. Et il en fait la brillante démonstration sur ce premier projet chez Mello Music Group, The Orchid Days.
La magie opère une nouvelle fois. L’auditeur est transporté à travers le temps grâce aux samples. La comparaison avec Wax Tailor saute aux oreilles: la poussière sur les vinyles, les tons en noir et blanc ou sépia, les dialogues en mono… Et quand la chanteuse Erica Lane pose sa voix sur "Man of the Night", la comparaison se fait plus insistante, mais rien de troublant. Car ce ne sont dans le fond que des ressemblances et l’univers de L’Orange diverge sur de nombreux points stylistiques. Sa façon d’échantillonner les vinyles et de les utiliser est d’ailleurs plus proche des producteurs de rap comme J Dilla, RZA ou Pete Rock. De toute façon, notre esprit est trop séduit et occupé pendant ces quarante minutes à imaginer des décors d’une autre époque sans Technicolor en écoutant ces cuivres, ces pianos et ces voix ressuscités avec ce romantisme old fashioned sur des beats d’aujourd’hui moins les éléments digitaux. Sinon, le rappeurs Homeboy Sandman, Blu et Jeremiah Jae prennent le relai, qualité par rapport à la quantité voyez.
C’est beau comme plus beau des bouquets de fleurs. Morceaux choisis : "The Orchard", "Haiku", "Mind vs Matter", "Eventually"… Oh puis non : tous. Toutes les fleurs sont belles.