Le caprice du petit Alum avait été accordé par ses parents en raison d’un propre caprice de leur part. Ils s’étaient rendu compte qu’il leur fallait absolument une de ces nouvelles lunes artificielles – ou lunarts comme on commençait à les nommer – qui comportait toutes les dernières innovations. Le système d’antigravité avait été entièrement révisé et permettait cette fois de réellement flotter dans l’air, selon la publicité ; « Libérez-vous de la pesanteur et oubliez tous vos problèmes. »
Bien sûr, ils ne s’en serviraient qu’une ou deux fois pour aller en vacances près des anneaux de Saturne, ou de ceux d’Uranus pour plus de tranquillité, puis ils s’en lasseraient, comme des dernières lunarts dont ils avaient fait l’acquisition. Ils avaient besoin de leur espace privé et jamais ils ne se seraient rendus sur un de ces mondes d’attractions aménagés pour le grand public ; supporter la foule décérébrée, le bruit, les odeurs et la pauvreté crasse de certains n’était pas dans leurs cordes.
Ces planétoïdes privés n’étaient pour l’instant fabriqués qu’aux alentours de Jupiter. L’on se servait copieusement dans la ceinture d’astéroïdes à proximité ou dans ses astéroïdes troyens. La matière première était là à orbiter nonchalamment, pourquoi s’en priver ?
Beaucoup se contentaient de les commander sur holocatalogue, mais la famille Copper savait bien que pour choisir correctement toutes les options et personnaliser au mieux sa lunart, il fallait être sur place.
Voyager jusqu’à Jupiter n’avait malheureusement pas été du goût du jeune Alum ; du haut de ses huit ans, il savait pertinemment quand il était en position de force pour négocier avec ses parents. La traversée en navette express prenait vingt bonnes heures, sans compter les correspondances depuis la surface de la Terre puis pour se rendre chez Lunart’Corp.
Ils auraient bien évidemment pu s’y rendre avec leur navette privée, cependant la conduire était atrocement pénible d’ennui et d’exiguïté ; ou bien, ils auraient pu y voyager avec l’une de leur lunart, mais aussi confortable que cela pouvait être, cela prendrait plus d’une semaine, et les Copper n’avaient pas autant de temps à perdre.
Ils finirent donc par accepter le caprice de leur fils. Ils disposaient déjà de robots personnels pour faire le ménage, cuisiner, les conduire ou faire fructifier leurs affaires ; ils n’avaient toutefois pas encore succombé à l’attrait que tous semblaient avoir pour ces stupides robots de divertissement. Si l’on ne pouvait plus simplement s’absorber dans la contemplation de son vidécran pour se distraire. Même noyer ses pensées dans ces hologrammes ou réalités virtuelles semblait une occupation plus saine que de débaucher des robots de leur rôle premier utilitaire. Enfin l’on ne pouvait pas vraiment lutter contre les modes, surtout les plus stupides.
Ils avaient donc acheté un de ces modèles de PetBot de chez MyRob. L’avantage était qu’en général il adoptait la forme d’un chat ou d’un chien et ne prenait donc pas trop de place. Ils étaient parvenus à négocier avec Alum qu’il devrait s’en servir régulièrement pour son éducation, mais supporter la voix monotone et métallique du robot devint très vite digne du supplice.
— Tu ne peux pas lui choisir une autre voix, Alum ? Ton père et moi n’en pouvons plus, se plaignit la mère.
— Et moi, j’en peux plus de c’voyage long et chiant ! Quand c’est qu’on arrive ?!
— Hmm… toi là, interpela-t-elle le robot – elle se refusait à utiliser le sobriquet ridicule que son fils lui avait trouvé en cliquant au hasard dans un dictionnaire : Nénuphar –, tu me feras le plaisir de donner une leçon supplémentaire de grammaire à Alum. Son français est déplorable.
Celui-ci opina et s’approcha d’un bond souple vers l’enfant.
— D’accord, mais seulement si tu t’ transformes en pingouin, j’en ai marre de ce kangourou !
— Pardonnez mon audace, jeune maître, mais je suis actuellement sous la forme d’un wallaby. Et je vous avais également précisé la dernière fois que cet oiseau qui ne vole pas est un manchot, et non un pingouin. Ce dernier vole, par contre.
— Mais toi, tu ne voles pas, idiot !
— Non, en effet.
— Alors tais-toi !
— Bien, jeune maître.
La mère abandonna et rejoignit son mari qui avait fui dans le compartiment bar. On y payait en grande partie la vue imprenable sur le système solaire, mais elle n’aurait plus à supporter ces dialogues navrants. Elle précisa au robot – même si cela allait de soi de par sa programmation – qu’il devrait surveiller Alum et en prendre soin.
Garder son enfant à charge était devenu un luxe, pourtant Madame Copper en venait à envier les parents qui ne pouvaient pas se payer la taxe. On leur retirait leurs problèmes en même temps que leur enfant à peine sevré.
Elle s’arrêta un instant devant un hublot pour jeter un œil à Mars. On disait qu’autrefois elle était rouge ; ce devait être il y a bien longtemps. Tout ce qu’on en voyait à présent devait se deviner sous les différentes stations orbitales minières, de transport, de tourisme ou de ce qu’on avait pu inventer d’autre. Le sol de la planète était également rongé d’installations mécaniques en tout genre, rampant comme d’innombrables sangsues d’acier.
Sa famille, au moins, travaillait dans un domaine respectable. L’industrie génétique concernait tout un chacun de nos jours. L’on pouvait se priver d’un gadget métallique mais pas d’être en bonne santé !
La navette glissait en silence à une vitesse prodigieuse ; en silence, mais pas sans impact lumineux. Des publicités holographiques tournoyaient inlassablement autour de la coque usagée du vaisseau pour que les passagers ne manquassent pas d’inspiration s’ils se sentaient d’humeur acheteuse.
Il y avait tout de même des distances à respecter entre les différents affichages, et l’on pouvait constater que l’astronef traversait dorénavant la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter ; l’essentiel des passager s’était précipité à la baie d’observation du bar ou au moindre petit hublot mal placé pour ne rater aucune miette de ces monstres rocheux flottant anarchiquement dans le vide spatial. L’on passait même assez près de certains pour y voir des installations minières.
Alum, qui n’avait que faire de ces cailloux inutiles, accueillait avec enthousiasme la désertion de son compartiment. Le seul passager restant était mollement enfoncé dans son siège, les yeux vissés sur son vidécran diffusant des réclames :
« … sera l’ami dont vous avez toujours rêvé, ou l’animal de compagnie propre et personnalisable à volonté ! L’intelligence améliorée et les capacités de transformation infinies du tout nouveau PetBot 7P vous ravira. N’hésitez plus, optez pour le robot qui a du chien !
La vie est courte et monotone ! Le Génie du Gêne saura vous apporter la solution qui vous convient. Pour seulement 1000 crédits, une de nos pilules longévité vous fera gagner une année ; une pilule mutagène changera la couleur de vos yeux, cheveux, peau ou sang, ou encore fera pousser des… »
Alum avait su convaincre son robot de passer outre les consignes de sa mère : perfectionner sa grammaire était le moindre de ses soucis ; tester les capacités de transformation de son animal de compagnie polymorphe l’amusait bien davantage.
— T’es sûr qu’un animal aussi gros a déjà existé sur Terre ? J’y ai jamais rien vu de plus gros qu’un rat… ou un pigeon…
Le PetBot avait pris la forme d’un éléphant ; mais il ne pouvait pas lui faire dépasser la taille d’une vache, s’il ne voulait pas risquer de fragiliser l’intégrité structurelle de son corps mécanique ; et de toute façon, il n’y avait pas la place suffisante ici. En apesanteur, il aurait pu prendre la taille réelle d’un éléphant, voire même d’une petite baleine, cependant la gravité était maintenue à un niveau proche de celle terrestre dans ce genre de vaisseau pour que les passagers ne se ramollissent pas pendant leur séjour.
— Oui, bien qu’en réalité, l’éléphant d’Afrique était trois fois plus grand que cela. C’était le plus grand mammifère terrestre contemporain des humains. Toutefois, l’histoire évolutive a vu des animaux bien plus impressionnants encore. Comme les dinosaures.
— Oh ?! Tu peux m’en faire un, dis, Nénu’ ? Ils font peur ?
— Certains d’entres eux étaient de terribles carnivores de plusieurs mètres de haut ; je présume qu’ils devaient faire peur, en effet.
Des cliquetis étouffés se firent entendre alors que le robot changeait de forme sous les yeux de l’enfant émerveillé. La technologie de son corps lui permettait de réagencer à volonté l’incalculable assortiment de ses microcomposants et d’en faire varier la texture et la couleur, si bien que le rendu pouvait paraître presque vivant. La lueur bleue argentée de ses yeux trahissait cependant l’artifice ; et au toucher, le métal froid et lisse contredisait toute possibilité de vie biologique dans cette boîte de conserve perfectionnée.
— Celui-ci par exemple, le Tyrannosaurus Rex, pouvait mesurer quatre mètres de haut. Etant donné qu’il se nourrissait de viande, en rencontrer un devait être plutôt terrifiant.
Alum s’empressa de tâter les longues dents qui garnissaient la mâchoire menaçante du dinosaure. Dès qu’il appuyait sur l’une d’elle, celle-ci se repliait sans résistance dans sa gencive métallique.
— Tu peux pas mordre ? se plaignit l’enfant.
— Non, je ne peux pas prendre une forme qui blesserait un être humain. Ce serait en contradiction avec ma programmation.
— Rah, t’es chiant !
Le robot consentit silencieusement, acceptant l’insulte avec équanimité. Alum, lui, débordant d’énergie sembla réfléchir un instant au prochain méfait qu’il pourrait commettre.
— Et un dragon, tu peux ça ?
— Oui, jeune maître, confirma-t-il.
Sachant que ce genre de question innocente avait valeur d’ordre, il adopta la forme de ce lézard géant légendaire ; enfin en l’occurrence, il ne ferait qu’un dragonnet, pour les mêmes raisons qui le limitaient. Ses ailes ne bougeaient pas avec la fluidité attendue d’un tel animal mythologique, mais le corps métamorphe du robot était avant tout composé d’alliages métalliques ou carbonés ; obtenir la souplesse d’une membrane de chauve-souris aurait été miraculeux avec de tels matériaux.
— Tu peux voler au moins ?
— Non.
L’enfant ne fit aucun effort pour cacher sa déception et continua son interrogatoire :
— Bon… Mais tu peux cracher du feu alors ? Dans les histoires, les dragons, ils peuvent !
— Non plus, jeune maître. Ce serait bien trop dangereux.
— Rhoo, t’es nul, Nénuphar ! Si tu continues, je vais devoir changer ton nom. Qu’est-ce tu penses de Pas-Doué, par exemple ? Ou Bof ? Ah non, RoBof, plutôt !
Et sur ce jeu de mots majestueux, l’enfant se mit à ricaner bêtement, tirant sur les ailes du PetBot. Quand il se fut calmé, s’être moqué de ses capacités de transformation ne l’empêcha pas de continuer à jouer avec. Tour à tour, le robot devint une araignée géante, une fourmi, un tigre, un serpent, un ours… la curiosité de l’enfant semblait intarissable.
Il finit par lui demander de reprendre la forme d’une coccinelle géante – parce qu’il aimait bien la couleur –, ajusta la selle mise automatiquement à sa disposition et partit pour une petite chevauchée à travers le vaisseau. Il fallait bien qu’il rendît jaloux les enfants qui n’avaient pas un aussi joli jouet que le sien. La mode n’était pas encore très répandue – seul son meilleur copain en possédait un aussi –, il devait donc profiter de sa position privilégiée tant que possible.
Ils arrivèrent quelques heures plus tard aux abords de Jupiter. De leur point de vue, l’anneau orbital jovien paraissait minuscule à côté du monstre gazeux ; pourtant les proportions de cette station qui faisait le tour de la planète étaient phénoménales. Il avait fallu plusieurs siècles pour accomplir l’orbite intégrale ; d’une part, parce que sa construction avait été abandonnée puis redémarrée à plusieurs reprises, mais également et surtout à cause de la démesure du projet titanesque.
La navette express accosta au spatioport de l’anneau orbital. Il fallut ensuite prendre une correspondance jusqu’au spatioport domestique – le train qui faisait le tour de la station était très rudimentaire, rouillé et rapiécé, il remplissait néanmoins son rôle – puis une autre navette affrétée par Lunart’Corp les mena jusqu’à leur usine de fabrication. Enfin il s’agissait surtout d’une vitrine d’exposition, toutefois l’intérêt principal était qu’on pouvait simuler le rendu final grâce à des systèmes holographiques dernier cri. Un projet visait à installer une telle structure de simulation sur Terre pour éviter aux consommateurs de faire le trajet jusqu’à Jupiter. Cela avait évidemment un coût, mais ce qui bloquait vraiment était l’obtention d’un permis orbital autour de la Terre. L’administration terrienne était particulièrement procédurière.
La famille Copper laissa son fils, en compagnie de son robot, entre les mains d’une hôtesse qui les mena jusqu’à une lune artificielle aménagée spécialement en garderie. Une telle structure s’était vite révélée nécessaire puisque la majorité des clients qui pouvaient s’offrir une lunart avaient également les moyens de se payer le droit de garder leur progéniture. La taxe à verser après le premier mois de l’enfant était assez lourde et beaucoup laissaient l’administration se saisir de leur rejeton sans grand regret. Des structures d’éducations étaient prévues à cet effet après tout. On savait y rendre les enfants utiles à la société dès le plus jeune âge.
L’on se déplaçait d’une lunart à l’autre grâce à des cabines, assez semblables à des ascenseurs, mais qui pouvaient être contrôlées à l’horizontale aussi bien qu’à la verticale grâce au système antigravité embarqué.
Pour ne pas effrayer les autres enfants de la garderie et avoir plus de place dans la cabine, l’hôtesse demanda à Alum si son robot ne pouvait pas prendre la forme d’un humain. Ce dernier donna l’ordre à son PetBot à contrecœur ; il n’aimait le voir qu’en animal et il ne pourrait impressionner personne avec son jouet. Aussi lui précisa-t-il de se transformer en un garçon plus petit que lui, les autres allaient se moquer de lui sinon.
Sur cette lunart, la pesanteur avait été réglée de telle sorte que les enfants ne pesaient quasiment rien et ne risquaient donc pas de se faire mal. Le sol, les murs et les matériaux composant les éléments de jeu étaient tous plus ou moins souples. Les clients livraient leur précieuse progéniture, il était normal que toutes les mesures de sécurité possibles fussent mises en œuvre.
L’endroit était un petit paradis pour les plus jeunes ; de grandes cordes – non nouables pour répondre aux normes de sécurité – permettaient aux enfants de se balancer depuis des toiles d’araignée géantes vers des piscines de boules en mousse multicolores. Des arbres artificiels étaient reliés de tyroliennes ; grâce à la fée antigravité, des toboggans géants faisaient des loopings, et bien sûr, sans accident possible. Les attractions étaient si nombreuses qu’il aurait fallu aux enfants plusieurs mois pour s’en lasser. Les parents avaient d’ailleurs souvent bien du mal à les récupérer. Comment pouvait-on vouloir partir d’ici après avoir goûté à de telles merveilles ?
Alum laissa son robot en paix le temps de faire un tour d’inspection ; il connaissait déjà les environs, comme ses parents étaient de grands consommateurs de lunes artificielles, aussi voulait-il vérifier s’il y avait des nouveautés. Quand il se rendit compte que non, tout était comme la dernière fois, il retourna déçu auprès de son PetBot.
— Tu joues pas, Nénu’ ?
— Je ne suis pas programmé pour m’amuser, jeune maître, répondit le robot.
— Et si j’te demande de t’amuser ? Faut que tu m’obéisses, non ?
— Certes, mais ce ne serait là que simulacre. L’amusement n’est pas une chose qui se commande.
Alum ne sembla pas satisfait de cette réponse. Cela ne l’empêcha pas de prendre la main du robot pour le mener de force vers un tourniquet géant. Ce dernier se laissa faire, sans manifester quelque entrain particulier. L’enfant eut beau lui lancer des boules en mousse, le PetBot se contentait de les encaisser nonchalamment ; pourquoi éviter ou s’inquiéter de projectiles si dérisoires ?
— T’es pas marrant ! Tu viens, on grimpe tout en haut de c’t’arbre ? Alum avait proposé en indiquant une imitation de ces grands végétaux du passé.
On n’en voyait guère plus de vrais que sur les mondes encore sauvages ou sur certaines lunarts ; se payer un bio-arbre n’était pas dans les moyens de beaucoup, même parmi les heureux possesseurs de lunes artificielles.
— C’est trop dangereux, jeune maître. Vous devriez rester en bas.
— T’as pas l’vertige, Nénu’, quand même ?
— Non, jeune maître. En revanche, les chances que le système antigravité se détraque sont assez élevées.
Le robot pointa une borne de contrôle gardée par une hôtesse.
— Il n’y a qu’une seule personne affectée à la surveillance et au réglage des paramètres de cette lune artificielle. Il suffirait qu’un enfant la divertisse pour qu’un autre dérègle le système. Je ne veux pas courir un tel risque.
Alum ne voulut pas contrarier son PetBot, aussi s’éloigna-t-il de l’arbre. Il savait que le robot l’empêcherait d’y monter ; la sécurité de ses maîtres était une priorité sans appel.
Pris d’une idée lumineuse, l’enfant alla se joindre discrètement à un groupe de son âge pour élaborer un mauvais coup. Le contrôle de l’antigravité serait bientôt entre leurs mains. Les adultes comme les robots ne savaient décidément pas s’amuser.
L’hôtesse, tombant dans le piège, alla séparer deux garnements qui se battaient, tout près d’elle. Dans leur bataille, ils roulèrent et bondirent progressivement à distance de la borne de contrôle afin d’en éloigner le cerbère féminin.
Quand il sentit que le terrain était suffisamment dégagé pour passer à l’offensive, Alum se précipita depuis sa cache vers le panneau de contrôle. D’abord interdit par la mauvaise foi des voyants et boutons en tout genre à persister dans leur attitude incompréhensible, il finit par céder à une joyeuse frénésie, appuyant de toutes ses forces, le plus vite possible, partout à la fois.
Le résultat ne se fit pas attendre : un bruit sourd gronda de sous terre, et, dans un sursaut gravitationnel, tout fut soulevé du sol avant d’y être plaqué violemment. Un nouveau sursaut déracina un des arbres dans un grincement métallique ; puis dans un bourdonnement d’insecte géant, tout retourna se figer au sol, l’air vibrant d’une lourde menace. Les chairs s’étaient fendues, les os brisés et le sang s’était répandu dans la terre de ce monde artificiel. Les cris et les gémissements avaient cédé à un silence apaisant.
Le robot, lui, s’était contenté de regarder, impassible.