- 27 avr 2014
- Gilles Rolland
- STAR VIDEO CLUB
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Titre original : Hachiko : A Dog’s story
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Lasse Hallström
Distribution : Richard Gere, Joan Allen, Sarah Roemer, Jason Alexander, Cary-Hiroyuki Tagawa…
Genre : Drame/Histoire vraie
Date de sortie : 9 juin 2010
Le Pitch :
Un professeur de musique tombe par hasard sur un chiot, semble-t-il abandonné. Rapidement prénommé Hatchi, le chien noue une relation unique avec son maître qu’il accompagne tous les jours à la gare et qu’il retrouve tous les soirs. Pourtant, un jour, le professeur ne revient pas… Histoire vraie…
La Critique :
À priori rien à signaler : Lasse Hallström n’a rien d’un réalisateur virtuose, mais tient plus de l’honnête artisan discret, et Richard Gere n’est plus ce que l’on peut appeler un jeune premier du box-office, même si il demeure un acteur évidemment talentueux.
Pourtant Hatchi fait la différence et marque une étape dans les filmographies respectives des deux hommes.
En effet, Hatchi est probablement l’un des meilleurs films canins qu’il nous ait été donné de voir ces dernières années. À condition bien-sûr d’aimer les bêtes à poil et d’avoir une pompe aortique en état de marche. Si pour vous, le chien est bel et bien le meilleur ami de l’homme, Hatchi risque bien de vous extraire le cœur de la poitrine et de vous essorer les glandes lacrymales jusqu’à plus soif.
À l’image de Marley et Moi, de Babe, ou même, pourquoi pas de Benji La Malice, Hatchi laisse de côté tous les artifices encombrants du film animalier (Marmaduke où es-tu ?) pour se concentrer sur son incroyable histoire (vraie) et introduire le chien dans l’intrigue en tant que personnage à part entière.
Et comme personnage, Hatchi se pose là. Remarquablement dressés, les chiens acteurs qui se sont partagés le rôle titre font preuve d’une humanité canine (ça existe ça ?) remarquable et arrivent à créer une complicité assez inattendue avec les différents acteurs du film. Parmi ces derniers, dans le rôle principal, Richard Gere fait ici preuve d’une simplicité admirable et loin de prendre le rôle à la légère, fournit une performance tout en retenue, à la fois touchante et dépouillée. À ses côtés, Jason Alexander (Seinfeld, L’Amour Extra-Large…) ou encore Joan Allen remplissent à merveille leur rôles respectifs et finissent de boucler l’affiche cohérente d’un film à priori destiné aux adultes car dénué de gags typiques à la Beethoven.
Bien entendu, si ce genre de film n’évoque absolument rien pour vous, Hatchi ne risque pas de provoquer une révolution émotive. Pour les autres, il faut voir ce film. Un film qui au travers d’une histoire incroyable met en exergue les notions de fidélité, de respect, d’amitié et finalement d’humanité. De plus, la partition musicale est magnifique et contribue à faire du long-métrage, un incontournable qui sait aller titiller les émotions les plus authentiques.
Après avoir réalisé ce film, Hallström s’est empressé de revenir aux fruits et légumes avec le navet Dear John, avant d’orchestrer la réunion tant attendue entre Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger dans Évasion. Homme polymorphe, Hallström réalise avec Hatchi, son meilleur film. Tout simplement car le sujet et les émotions qu’il charrie dans son cahier des charges ne demandaient pas de sophistication particulière. L’authenticité se devait d’être mise en avant, sans ambages. Le cinéaste comme les acteurs l’ont bien compris et en cela, Hatchi tient du petit miracle.
Nous voilà face à un film qui depuis sa sortie, a su acquérir le statut d’œuvre culte. En se « contentant » de raconter simplement une fable moderne survenue au Pays du Soleil Levant. En se l’appropriant sans la dénaturer. Magnifique.
@ Gilles Rolland