Prévu de très longue date avec de proches amis, mon week-end bourguignon a tourné court, la faute aux aléas de la vie, surtout à une fin de vie d'un être très proche et très cher. La maladie aura finalement eu le dernier mot.
En guise d'hommage peut-être un peu prématuré, et puisque cela aurait certainement été son souhait, quelques bouteilles sont venues éloigner, le temps d'un repas, les nuages. Quelques notes (et photographies) prises au fil de mon tout nouveau smartphone.
Commençons par un Lirac, Le Blanc 2010, domaine du Joncier (Marine Roussel) : très belle impression au nez, avec une association floralité et gras élégant, le tout associé (déjà) à des notes d'amers nobles. En bouche, le vin est corpulent, presque masculin, glycériné, très sudiste dans sa construction, avec toutefois une belle acidité et des amers nobles liés au Bourboulenc. Grande persistance tapissant le palais en finale, toutefois très traçante. Excellent
.
Continuons par un Pernand-Vergelesses, Premier Cru Ile des Vergelesses 2006, domaine Rapet :nez de fruits murs, sur la minéralité, une touche fumée en sus. Impression profonde et tendue. Bouche tellurique, presque rustique (dans le bon sens du terme), à la fois tendue et ronde. Notes de cerises noires. Belle acidité de structure, une pointe d'amertume (rafles ?) en complément et qui vient titiller la langue (salivant). Sensation également de rognons de silex chauffés. Finale fraîche, légèrement glycérinée, avec un grain et du relief qui se poursuivent en retro-olfaction. Excellent
Enfin, terminons par un Chiroubles, vieilles vignes 2011, Jean Louis Chapuy : toujours cette impression de vin gouleyant, mais associant un côté vineux profond et presque "pinotant". Joli grain minéral en bouche, frais et granuleux. Belle persistance soyeuse. J'adore cevin de soif qui est plus que "sérieux". Très Bien +
Trois vins pas forcément dans les canons de la renommé (mais on connaît les canons de la renommé), auxquels j'aurais sans doute pu ajouter un Saint Romain blanc, le premier cru de Bourgogne dégusté au restaurant avec mes parents à l'aube du troisième millénaire. Mais cela n'aurait servi à rien ...
Bruno