La revue Alternatives Économiques a sorti ce mois-ci un hors série intitulé "Le tourisme social et solidaire"
Le tourisme social et solidaire s'adresse à tous et développe des offres propres à satisfaire toutes les envies. Il lutte également contre la fracture touristique : 42 % des Français ne sont pas partis en 2013. Alors que les vacances sont devenues une norme, réduire cette fracture est un enjeu social majeur ; un enjeu économique aussi, puisque les deux tiers des revenus du tourisme sont liés aux dépenses faites par les Français en France.
Un hors-série indispensable pour tous ceux qui veulent comprendre les enjeux du tourisme aujourd'hui et ne pas bronzer idiot !
Edito
"Le tourisme est devenu une activité économique à part entière. Ce qui était au début du siècle dernier le privilège d'une petite élite est devenu un phénomène de masse. Avec des effets contrastés. Le tourisme est intense en emplois et justifie le développement de nombreuses infrastructures. Mais sa concentration dans le temps et dans l'espace favorise l'emploi précaire et impose des investissements difficiles à amortir. Enfin, parce qu'il est gourmand en transports, en eau et en énergie, il n'est pas toujours bon pour la planète !Que faire ? La réponse ne va pas de soi, car l'essor du tourisme est aussi le fruit de l'émancipation du salariat, de la conquête du temps libre. Dans cette perspective, s'il y a un problème lié au tourisme aujourd'hui, c'est bien le fait que 42 % des Français ne sont pas partis en vacances l'an passé. Or, ce non-départ, alors que les vacances sont devenues la norme, est un marqueur d'exclusion majeur. Au-delà même des contraintes financières ou de santé, nombre de personnes ne partent pas faute de parvenir à faire des projets ou de trouver une offre adaptée à leur situation. Les aider à partir, ne serait-ce que quelques jours, c'est leur permettre de vivre autre chose, de découvrir d'autres horizons, de reconstruire des liens. A l'heure où les Assises du tourisme réunies à l'initiative du gouvernement vont rendre leurs conclusions, il est temps d'agir de manière plus volontariste pour réduire cette "fracture touristique", au-delà des moyens déjà mis en œuvre par l'Agence nationale pour les chèques-vacances et les Caisses d'allocations familiales.
Permettre à tous de partir en vacances, c'est justement la mission que se sont donnée, depuis leur origine, les associations de tourisme social et solidaire. Une mission plus difficile à remplir quand le chômage s'accroît, quand le soutien des pouvoirs publics n'est pas toujours au niveau requis et quand l'évolution de la société impose d'adapter son offre en permanence afin de répondre aux attentes de publics diversifiés. C'est pourtant le défi que relèvent avec succès nombre de ces associations, comme en témoignent les multiples exemples rassemblés dans ce hors-série.Enjeu social, la lutte contre la fracture touristique est, enfin, un enjeu économique pour nos territoires. Sur les 7,5 % de PIB généré par l'activité touristique, les deux tiers sont issus des dépenses faites par les Français en France. Faire partir davantage de nos compatriotes est donc non seulement bon pour eux, mais aussi bon pour l'emploi ! "Source : Philippe Frémeaux, éditorialiste à Alternatives Economiques - Alternatives Economiques Poche n° 067 - avril 2014
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