Cette semaine, c'était la remise de la légion d'honneur. Il s'agit d'une survivance de l'Empire qui rappelle régulièrement que la République n'est pas sociale.
Le PDG de Bricorama, fer de lance du travail dominical, a reçu des mains du ministre de l'économie cette distinction honorifique.
C'est une décision politique.
La CGT ne s'y est pas trompée. Voici quelques extraits de son communiqué publié par L'Humanité :
En décorant le patron de l’enseigne de bricolage, Arnaud MONTEBOURG a lancé un signe fort en direction des partisans à l’extension des ouvertures dominicales. (...)
C’est une véritable provocation faite aux organisations syndicales et aux salariés opposés à toutes nouvelles dérogations en la matière.
Et le syndicat de souligner que cette attaque contre les travailleurs en laisse entrevoir de nouvelles :
Au même moment, Laurent Fabius, ministre du Tourisme, s’est également fendu de son couplet anti repos dominical. Convaincu que les touristes passent leurs vacances dans les magasins, et plus particulièrement le dimanche, le ministre s’est prononcé pour une modification de la loi allant vers des possibilités d’ouvertures plus importantes.
De la part de Fabius, ce n'est guère étonnant, vu le pedigree de cet animal politique. De Montebourg, à peine moins, parce qu'on a bien compris que son goût du pouvoir, des honneurs et des ors des palais de la République pèse plus que ses éventuelles convictions de gauche.
Au-delà de la personne de ces deux sinistres et cyniques individus, la décision de récompenser un patron, qui a maintes fois enfreint sciemment la législation relative au repos dominical, ne peut qu'encourager la délinquance patronale et du même coup, apporter encore plus d'insécurité sociale.
Faible avec les forts, impitoyable avec les faibles, telle est la politique du PS au pouvoir.