La petite communiste qui ne souriait jamais - Lola LAFON

Par Wakinasimba

Actes Sud, 8 janvier 2014, 272 pages

Résumé de l'éditeur :

Retraçant le parcours d'une fée gymnaste, qui, dans la Roumanie des années 1980 et sous les yeux émerveillés de la planète entière, vint, en son temps, mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records, ce roman est le portrait d'une enfant, puis d'une femme, évadée de la pesanteur, sacralisée par la pureté de ses gestes et une existence intégralement dévolue à la recherche de la perfection.

En mettant en exergue les dévoiements du communisme tout autant que la falsification, par les Occidentaux, de ce que fut la vie dans le bloc de l'Est, ce récit, lui-même subtilement acrobate, est aussi une passionnante méditation sur l'invention et l'impitoyable évaluation du corps féminin.

Mon avis :

Je ne fais pas partie de la génération de petites filles qui ont vu Nadya Comaneci à Montréal en 1976. Je suis plutôt de la génération de Svetlana Boginskaïa, qui ne souriait guère plus.

Pourtant, le nom de cette gymnaste ne m'est pas inconnue, qui avait fait mentir les panneaux des résultats aux fameux JO. Je me souvenais vaguement de son retour sous les agrès et de son adolescence au milieu des Ceausescu.

Ce roman ne vient pas spécialement éclairer la vie de la championne derrière le rideau de fer.

Ce roman nous parle plutôt de la passion imbertienne (de Imbert Imbert) pour les petites filles pubères aux gestes graciles et qui ne tombent jamais. L'auteure semble en effet expliquer que notre goût pour la gymnastique vient de notre envie morbide de voir la chute spectaculaire.

Ce roman permet également à l'écrivain d'égratigner notre société capitaliste de consommation, tout en nous parlant de la Roumanie communiste.

Au milieu des descriptions des différentes compétitions, on sent véritablement l'admiration de l'auteure pour ces fillettes qui peuvent, d'un coup de pied, toucher le soleil.

L'image que je retiendrai :

Celle d'une petite fille au talent athlétique exceptionnel, qui a su préserver sa part d'ombre et de mystère.