Une fois n’est pas coutume, pour le premier jour de l’été en Islande la météo semble légèrement dans le ton de la saison. Il ne neige pas, il n’y a ni averses, ni grêlons, même pas une tempête de vent pour emporter des toitures et autres choses promptes à s’envoler.
Voyez-vous, le premier jour de l’été en Islande est le premier jour de « Harpa », le premier des six mois de l’été selon le vieux calendrier nordique. Il tombe toujours un jeudi, le premier qui suit le 18 avril. C’est également une journée rouge, donc une journée de fête fériée, de défilés, de déclaration d’amour pour cette saison oh si courte, bien que remplie d’énergie, de rêves, d’espoir.
Après les longs mois sombres d’hiver, le noir cède le pas à la lumière omniprésente de l’été. Je sens comme j’ai envie de croire que c’est bon, que cette fois le froid de l’hiver nous a abandonnés. Cependant, comme me disait si sagement mon oncle Kristjan ce matin, les « hret » de la période de l’agnelage ne sont pas encore passés. « Hret » est un mot qui désigne le mauvais temps qui ne dure pas très longtemps mais qui arrive toujours lorsqu’on ne s’y attend plus. Et c’est vrai, l’histoire nous a servi suffisamment d‘exemples de jeunes agneaux qui ont droit à un accueil plutôt glacial dans le monde.
Récemment, j’ai découvert que le premier jour de l’été est également nommé le jour des demoiselles. Cela évoque en moi un fleuve d’histoires, de contes, d’aventures. Un peu comme l’été.
Hvernig er veðrið ?
Selon le folklore islandais, si l’été et l’hiver gèlent ensemble, c’est que l’été sera bon. Ce n’est pas arrivé cette année puisque la température n’est pas descendue en dessous de zéro la nuit du premier jour de l’été. Pourtant, il était délicieux de se chauffer le corps et l’âme, sur le balcon ensoleillé ce matin.