Voyage au pays des blogs de fille. (4) Harcèlement moral

Il s'agit en fait d'une mise au point terminologique. J'ai repris l'appellation "blog de fille" par dérision. On ne se lance pas dans des recherches aussi sérieuses à la légère. En recoupant les informations glanées ici ou là, j'ai été amené à vérifier certaines données. Le clown navet, évoqué dernièrement, n'est pas une fille mais une femme. C'est une donnée que nous avons obtenu sans prélèvement d'ADN. Certes, en rendant publique une telle information, nous nous exposons à provoquer une intense décroissance de la sphère d'intimité du clown navet qui nous l'espérons nous pardonnera. 
Allons plus loin, violons la correspondance privée du clown navet qui porte haut les couleurs du clown et redore la réputation du brassica nupus. 
"Je ne pense pas que mon blogue soit un "blogue de fille" (...), appellation que je trouve un peu réductrice et, donc, discriminatoire (tout de suite, les grands mots) ! Disons que de la fille à la fifille qui n'aime que le (Liberty) rose, il n'y a qu'un pas que je ne souhaite pas franchir... Et puis, je n'ai jamais entendu parler de "blogue de garçon" ! (...) ; le clown navet est un blog sur la création textile (encore de grands mots!) avant d'être le blogue d'une fille ! S'il faut que les blogs aussi aient un sexe, alors oui, il serait plutôt féminin (mais féminin, c'est bien plus beau et riche que fille)..."
Je m'apprête à affronter les conséquences morales du forfait que je viens de commettre. Etant incapable de tant de clarté dans le propos, je suis réduit à cette imposture.
Je vais maintenant m'attaquer à une grand-mère du Colorado. Voyez à quel point je suis lâche. Ce que cette dame publie me semble pervertir toutes les valeurs. Dans son blog textile, on trouve pêle-mêle, le drapeau américain suivi d'une prière, une photo d'un de ses petits-enfants, le quinzième, âgé de 5 ans et deux échographies d'un autre, le quatrième. Autant dire qu'on le reconnaît à peine. Elle se demande en regardant le cliché comment "ils" peuvent dire que c'est un garçon. Je crois qu'elle envisage d'en faire un "transfert" comme motif sur un édredon.
Je reviens sur le numéro 15, Granny fait remarquer qu'il a été équipé de lunettes il y a quelques mois alors qu'elle n'a eu besoin de bésicles qu'à presque 50 ans, lesquelles la gênent toujours. Je passe sur le futur de ce pauvre garçon et sur ses probables difficultés de socialisation étant donné l'exposition médiatique à laquelle il est soumis. Et ses parents ne l'ont pas équipé de Ray-Ban.
Le premier février, Granny se casse le bras. Je vous livre le récit de l'événement par la grâce d'un logiciel de traduction en ligne :  "la soirée passée nous sommes venus à la maison des achats d'épicerie au crépuscule et j'ai décidé de remplir la mangeoire du petit oiseau pour le rush du matin. Pendant que je me dépêchais par le jardin d'herbe j'ai déraciné mon orteil et ai volé par l'air d'abord et puis pour débarquer la main gauche à plat sur mon visage dans la saleté par pied du plancher en béton de parking. En raison de l'arthrite dans les pieds, les genoux, et des mains, je ne peux pas sortir de cette position. Je pouvais appeler Joe et il a appelé les urgences qui m'ont remis sur mes pieds."
Sa mère avait déjà beaucoup souffert, on la voit sur ce document : son mari n'hésitait à la menacer de coup de marteau.
Et bien je vous le dis, il y a un âge où l'on devrait avoir droit au repos. 
La Patrie et la Foi devraient pouvoir se débrouiller sans vous. 
Les jeunes générations ont le devoir de vous soulager du poids de la mémoire familiale. 
On ne peut pas vous obliger à examiner d'horribles sexes d'hommes minuscules. 
Dites à Joe d'aller faire les courses et de s'occuper un peu de son petit oiseau chéri.