Avec : Tobey Maguire, Reese Witherspoon, William H. Macy, Joan Allen, Jeff Daniels, J.T. Walsh, Marley Shelton, Don Knotts, Jane Kaczmarek, Marc Blucas, Jason Behr, Daniel Gillies, David Tom, Johnny Moran...
Genre : Fantastique - Comédie.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 54.
Date de sortie : 17 février 1999.
Synopsis : Pour s'extraire des angoisses d'une famille stressée et divisée des années 1990, David aime s'évader en regardant la télévision et plus particulièrement "Pleasantville", série en noir et blanc datant des années cinquante. Jennifer, sa sœur jumelle, est tout l'opposé de David : elle vit au jour le jour en parfaite harmonie avec le monde moderne. Jusqu'à ce que, par un étrange phénomène, Jennifer et David se retrouvent parachutés à "Pleasantville". Désormais intégrés au casting, ils vont parasiter la série au point de changer la vie bien réglée des protagonistes.
Bande annonce française
"- Il faut absolument que ça cesse.
- Impossible, on ne peut pas arrêter quelque chose qui est en nous."
C'est étrange car malgré son synopsis assez prometteur et son casting alléchant, je n'avais jamais entendu parler de "Pleasantville" avant de connaître ma fiancée. C'est grâce à elle que j'ai entendu parler de ce long métrage pour la première fois et depuis, je n'avais pas eu l'occasion de le voir bien que sa façon de me l'évoquer m'intriguait assez. Du coup, quand j'ai eu la possibilité de le voir, j'ai pas trop hésité en espérant que le résultat serait à la hauteur de ce que l'on m'avait vendu.
Et ce fut le cas. J'ai vraiment beaucoup aimé ce scénario écrit par Gary Ross. Pourtant sur le papier, il n'y à rien de bien exceptionnel. C'est assez original comme concept mais c'est pas non plus extraordinaire en soit mais pourtant, le scénario s'avère suffisamment fin pour que passé ses légèreté, on constate qu'en fait il est très fort. Sous ses faux airs de comédie fantastique se cache alors une très belle fable, satire de notre société qui pointe du doigt les dérives d'une société un peu trop plongé dans le monde des bisounours et qui à force de se fixer des limites qui plaira aux bonnes mœurs, en oublie de vivre.
On est assez vite entrainé dans cette univers qui est assez riche et dont le contenu peut apporter plusieurs débats très intéressant. Quel doit être notre place dans la société ? Doit on suivre toute les règles que cette dernière nous impose ? Quel est le pouvoir de l'art sur les Hommes ? Quels sont les dérives qui peuvent entraîner la peur de l'autre, la peur de l'inconnu ?... Sans forcément se vouloir très philosophique ou profond, le film nous interpelle quand même je trouve et ouvre la piste à plusieurs réflexions. Au delà de ça, cette histoire s'avère aussi être une douce sucrerie riche en humour léger et dont l'univers nous permet d'avoir un peu de nostalgie pour une époque que l'on fantasme peut être un peu trop et une société idéale qui n'existe pas.
L'une de mes très grande surprise fut aussi la richesse de sa distribution. Tobey Maguire fait un excellent David - Bud Parker. Le comédien évolue de très belle manière et elle se ressens à l'écran. A ses côtés, Reese Witherspoon en Jennifer Wagner - Mary Sue Parker fait elle aussi une très bonne sœur. A l'instar des autres personnages, ce couple joue et abuse sans doute de nombreux clichés mais ils se les approprient d'une très bonne façon sans jamais être tourner en ridicule et permettant aussi de mieux saisir leur évolution dans l'intrigue même si celle de la sœur peut paraître un peu brutal à mes yeux.
Joan Allen en Betty Parker est ravissante et très touchante. Son personnage qui redécouvre la vie, qui retrouve des couleurs, qui s'ouvre au monde qui l'entoure... est sans doute l'un des personnages qui m'a le plus touché avec celui de Jeff Daniels en Bill Johnson. J'ai beaucoup aimé le traitement qu'on leur offre et la façon dont ce duo va fonctionner, tout en retenue, sans jamais avoir besoin d'en faire trop. Il se dégage une certaine poésie je trouve de ce couple que j'ai beaucoup aimé. On peut rajouter à leurs côtés William H. Macy en George Parker qui est tout aussi excellent. Voir ses trois comédiens que j'apprécie énormément m'a bien plu en tout cas surtout qu'ils donnent parfaitement vie à leurs rôles.
Derrière cette distribution déjà très riche, on retrouve un casting tout aussi convaincant et tout aussi riche comme le regretté Paul Walker en Skip Martin dans l'un de ses premiers rôles au cinéma où l'acteur montrait déjà une certaine fraîcheur au delà de sa belle gueule. J.T. Walsh en gros Bob m'a amusé aussi dans sa caricature tout comme Marley Shelton en Margaret Henderson. Petit amusement aussi de mon côté, ça m'as fait plaisir de retrouver la maman de la série "Malcolm", Jane Kaczmarek dans le rôle de la mère de David. On la voit peu mais j'ai bien aimé. J'ai apprécié aussi Don Knotts, l'homme de la télévision.
Côté mise en scène, pour sa première réalisation (bien avant "Hunger Games"), Gary Ross livre une prestation remarquable. Au regard de la qualité de cette mise en scène, je suis même très surpris de l'évolution de sa carrière. Quoiqu'il en soit, c'est vraiment très agréable à suivre. Le réalisateur place toujours sa caméra au bon endroit et joue beaucoup avec les différentes caricatures et autres stéréotypes qu'il exploitent pour mieux les faire avancer et les mettre en valeur dans son intrigue. Son utilisation du noir et blanc ainsi que ses touches de couleurs qu'il nous distille petit à petit nous offre un rendu magnifique à l'image de la scène où David emmène sa copine en voiture avant d’atterrir dans un parc verdoyant ou encore la scène où Bill découvre la peinture et l'art qui est de toute beauté pour ne citer que celle ci.
Techniquement et visuellement, j'ai vraiment trouvé que le résultat était excellent. Chaque scènes m'as paru importante et parfaitement bien traité. La photographie est magnifique et il y à un très beau jeu fait sur la couleur et l'exploitation de la lumière. J'ai aimé aussi ses décors et ses costumes qui sonne terriblement vrai dans l'univers de cette ville et possède son charme ainsi que du peps avec l'arrivée de la couleur. Quant à la bande originale composée par Randy Newman, elle est toute aussi excellente. Elle colle bien avec l'époque que l'on veut nous décrire et possède aussi son importance dans l'évolution des différents personnages. Chaque morceaux m'as semblé très bien choisi.
Pour résumer, il m'aura fallu du temps pour découvrir ce "Pleasantville" mais le jeu en valait la chandelle. J'ai vraiment passé un excellent moment devant ce film que je regrette même de ne pas avoir vu en salles tant la qualité technique est aussi forte à mes yeux que ses qualités scénaristique. Aussi maitrisé dans le fond que dans la forme et porté par un casting tout aussi excellent, ce premier long métrage de Gary Ross est une réussite que je ne peux que recommander. Je ne comprends pas vraiment pourquoi ce film est méconnu car il mérite vraiment le coup d’œil et reste une belle leçon de cinéma. A voir.