Critiques Séries : Portlandia. Saison 4. Episodes 8 et 9.

Publié le 25 avril 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Portlandia // Saison 4. Episodes 8 et 9. Late in Life Drug Use / 3D Printer.


Cette saison 4 de Portlandia est en train de s’achever dans la médiocrité la plus navrante. C’est dommage car j’aime beaucoup cette comédie mais l’impression est là : tout semble tourner en rond. Les deux épisodes ne sont pas parfaits et ce même s’il y a quelques bons moments. Le problème c’est que l’on ne sait pas du tout quoi attendre de la série maintenant. Après un début de saison sur les chapeaux de roue, je dois avouer que je m’attendais à quelque chose de légèrement plus vivant. Ce sont les deux avant-derniers épisodes de la saison et je n’ai pas ressenti grand chose devant. J’ai ri mais très vaguement, sans compter que j’ai déjà du mal à me souvenir d’un sketch réellement marquant. Preuve qu’au fond il y a un vrai problème. L’an dernier la série avait réussi à devenir un peu plus feuilletonnante et en revenant à la mécanique plus archaïque de la série (des sketchs différents chaque semaine sans liens), le tout manque donc de blagues qui fonctionnent et c’est vraiment dommage. « Late in Life Drug Use » avait pourtant toutes les cartes en main pour me séduire. Je pense que plus tôt cette année, Portlandia a su prouver qu’elle pouvait être réellement drôle avec des épisodes originaux.
La base même de « Late in Life Drug Use » me plaisait, surtout quand le Maire (toujours incarné par l’excellent Kyle MacLachlan) commence à dire qu’il faut tout faire pour que Portland reste cette ville étrange qu’elle a toujours été. Nous avons donc l’introduction du frère de Carrie (incarné par Josh Homme) qui a récemment fait son coming out dans la famille et qui nous présente son petit ami Nick (incarné par Nick Swardson). Le duo est assez sympathique même si au fond j’ai l’impression que de Portlandia veut faire de la redite de Modern Family en légèrement moins drôle. Quitte à utiliser les clichés il aurait fallu s’en moquer de ces clichés. C’est le contraire que la série fait. Portlandia était une série loufoque à une certaine époque mais je n’ai plus l’impression qu’elle utilise ces loufoqueries pour nous faire rire. Du coup, on se retrouve avec un épisode légèrement décevant qui se contente de faire de la comédie familiale certes très correcte avec des dialogues pas trop mauvais mais ce n’est pas suffisant. Je pense que le potentiel n’est pas exploité et c’est ce qui me fait le plus de mal. Un peu comme avec Brendan et Michelle.
Ces deux là donnent donc le titre de l’épisode avec cette histoire de prendre de la drogue. La série ne se concentre pas suffisamment sur l’expérience de la drogue en elle-même (ce qu’il y avait de plus intéressant) et se perd donc dans quelque chose d’assez peu malin voire d’assez médiocre. C’était l’occasion pour la série d’inviter par la même occasion Jeff Goldblum. Sauf que ce dernier est très très mal exploité par l’épisode (un peu comme lors de ses deux précédentes apparitions dans la saison, tout simplement). Cet acteur est merveilleux mais il est sous exploité par Portlandia. Je sais bien que la série ne semble pas vouloir s’appuyer sur ses guests pour faire des choses mais cela aurait tout de même été intéressant de lui donner un rôle un peu plus drôle que ce truc qu’il va avoir à jouer dans l’épisode. Brendan et Michelle forment un couple assez mignon et c’est certainement ce qui les sauve d’une déchéance. Je crois donc que le meilleur sketch de l’épisode est celui de Spyke et Iris qui tentent de trouver un nouveau restaurant Thai qui puisse leur plaire. C’était agréable à voir car justement cela fonctionne très bien.
On retrouve avec ces deux personnages ce qui fait le charme de Portlandia contrairement au reste de l’épisode. Cela fait également le deuxième épisode de suite qu’il n’y a pas de Portland Pet Haven. comme quoi, c’est bien la preuve qu’il manque clairement quelque chose. Sans compter que Toni et Candace dans leur face à face avec la police vont plutôt devenir embarrassantes que drôles. Puis vient « 3D Printer ». Cet épisode donnait beaucoup plus de place à Kyle MacLachlan alors forcément j’ai beaucoup plus apprécié l’épisode. Mais il manque tout de même pas mal de choses dans cette série et je crois que cela ne vient pas du tout de l’acteur mais plutôt du fait que Portlandia ne sait pas trop dans quelle direction aller. Il ne reste plus qu’un épisode avant la fin de la saison après celui-ci et l’on n’a pas l’impression que la série est prête à s’arrêter là (certes, Portlandia est déjà renouvelée pour une saison 5 de 10 épisodes). On a donc l’impression que cette comédie est en train de tomber dans le piège de la série qui a 22 épisodes par saison et qui doit donc meubler en attendant d’avoir des idées de génie pour nous faire rire (même si certaines comédies s’en sorte très bien avec 22 épisodes).
Le fait que la saison manque de direction est clairement un problème pour moi (surtout quand on nous a déjà prouvé par le passé que cela pouvait fonctionner). Du coup, cet épisode était dans la même lignée, même si le fait que le Maire soit un peu plus présent permet de changer légèrement la donne. En effet, le Maire est un personnage que j’adore dans Portlandia. Il a su se faire une place parmi les personnages récurrents de la série (incarnés par Fred Armisen et Carrie Brownstein). Cette histoire d’imprimante 3D ne fonctionne pas toujours (notamment à cause de répliques pas toujours drôles) mais globalement j’ai envie de signaler la bonne volonté de la série. Celle-ci ne cherche pas à trop en faire et c’est déjà pas mal. Fred et Carrie sont eux aussi présents dans l’épisode afin d’être présentés aux parents du Maire. Je crois que la plus grande surprise fût de voir Michael Nesmith du groupe The Monkees faire un caméo dans Portlandia. Mais la série s’en sort très bien de ce point de vue là. Il y a toujours une petite surprise dans un coin de rue. Nina et Lance de leur côté forment eux aussi un duo à croquer. Dans cet épisode ils font tout ce que je pouvais aimer mais ne réussissent pas totalement à me toucher à me faire rire.
La mort de Leon était une idée pour mettre Lance dans un état particulièrement dépressif. Il y a quelques scènes cocasses mais le tout semble durer un peu trop longtemps. Portlandia nous a aussi habitué à ce que le rythme des sketchs soit rapide alors forcément quand l’un des sketchs commence à prendre plus de place qu’il ne devrait, on s’ennuie légèrement. Ainsi, ces deux épisodes de Portlandia m’ont déçu. J’adore cette comédie mais je trouve qu’il manque cruellement quelque chose à cette saison et c’est de la continuité.
Note : 4/10 et 5/10. En bref, déception.