Europe: l'UMP et le PS se démènent pour démarrer la campagne

Publié le 25 avril 2014 par Juan
La campagne démarre. Le scrutin est à un tour, le 25 mai prochain. Les partis fourbissent leurs argumentaires, les candidats font leurs premiers meetings. Dans la presse, on compare les rares candidats à la présidence de la Commission. L'illusion démocratique doit survivre, le mythe d'une Europe qui progresse sur le chemin de la prospérité, de la convergence et de la démocratie, doit perdurer.
Il y a quelques jours, un élu "historique", écologiste, franco-allemand, livrait son discours d'adieu. Daniel Cohn-Bendit achevait son dernier mandat. Dans sa bouche, quelques mots, une formule qui en dit long sur le scepticisme qui s'est niché chez les plus convaincus.
Et pourtant...
Il y a ceux qui croient encore au grand modèle, à l'unité des peuples dans l'Europe, pour la paix et la prospérité. Daniel Cohn-Bendit, qui faisait ses adieux récemment, est de ceux-là. Il s'inquiète et met en garde contre le nouvel hégémonisme allemand. Nul germanophobie dans son propos. Il s'inquiète du tropisme libéral-monétariste qui s'est emparé de la quasi-totalité de la classe politique.
"Il y a des tendances hégémoniques en Europe. Il y a des tendances que la vérité, on ne peut la trouver que dans un pays. Je vous dis, si nous continuons comme cela, nous détruisons ce que nous avons construit."


L'UMP livrait ses slogans de campagne. Jean-François Copé avait réuni ce jeudi ses têtes de listes pour donner le coup d'envoi de la campagne.Sur le site du parti, on pouvait lire le "programme".
Sans rire, l'UMP voulait une "nouvelle orientation".
Sans rire.
L'UMP voudrait une Europe en plusieurs cercles, "à géométrie variable"; une Europe "de la simplicité", avec moins de règlementations en tous genres. Cette géométrie variable permettrait des coopérations thématiques en fonction des opportunités. L'UMP a des idées  - le nucléaire avec le Royaume Uni, l'immigration avec l'Europe "du Nord de la Méditerranée", etc .
Pour l'heure, c'est l'UMP qui est à géométrie variable. On avait aussi des soucis d'unité. Laurent Wauquiez, le jour même de ces annonces, plaidait pour un rétrécissement de l'Union à ... 6 pays. Rien que cela. Copé riposte: "Laurent Wauquiez a des positionnements individuels parce que populistes"... ça commence bien. Et boum ! Dans les colonnes du Figaro, Henri Guaino et quarante confrères publient une tribune dissidente.
Le 25 mai prochain, Guaino ne votera pas UMP aux élections européennes.
ça fait désordre...
Côté Parti Socialiste, la mobilisation peine également. On a créé un site, pour appeler à pétitionner sur des sujets sérieux. Au PS, certains ont de l'humour. Ils ont réédité la promesse du candidat Hollande de 2012, "réviser le pacte de stabilité pour donner la priorité à la croissance, la relance et l'emploi". On voudrait aussi réviser "la politique monétaire de l'Union pour soutenir la compétitivité de l'Europe et de ses entreprises".
Mais il  n'y avait rien sur ce fichu Traité transatlantique.
Décidemment.