[note de lecture] E.E. Cummings, "Paris", par Eric Clémens

Par Florence Trocmé

De Cummings à Demarcq 
 

Les traductions de l’anglais d’E.E. Cummings (1894-1962) en français de Jacques Demarcq sont devenues si nombreuses et si courantes qu’il semble de plus en plus que, issue d’un tiers, une oeuvre originale en surgisse. La dernière traduction en date s’intitule Paris et vient d’être publiée en édition bilingue chez Seghers. 
 
« Le Paris de Cummings offre une introduction à son approche de la vie comme à la diversité de ses écritures. »: cette remarque de Demarcq dans sa postface accentue encore le rapprochement entre l’auteur et son traducteur… parisien. Et lorsque le premier déclare que « Du point de vue psychologique, se livrer à une part de l’existence à l’exclusion de son contraire - être sérieux sans être bête - est malsain; alors que notre Parisien est un spécimen psychologique remarquablement sain. », comment ne pas reconnaître le portrait du second, écrivain plein de santé dans la non-exclusion des contraires, et partant, pour nous lecteurs des deux, comment encore savoir qui « traduit » qui ? 
 
Ceci dit, le livre tient toutes ses promesses, découvrant effectivement les étapes de la vie et les styles de l’oeuvre à travers les textes, agrémentés de dessins, qui scandent des séjours à Paris qui vont des années 20 aux années 50. 
 
[Eric Clémens] 
 
E.E. Cummings, Paris, traduction & postface de Jacques Demarcq, éditions bilingue,  éd. Seghers- Poésie d’abord, 2014, 160 p., 18 €.