© Anaïs Lapel
Hier fut une journée riche en rencontres de toute sorte, et je remercie Stéphane Chambord de Radio Résonance d’avoir su être aussi juste dans ses questions notamment à l’égard de Miso Soup. Le festival côté pro, c’est aussi ça : beaucoup de rencontres du milieu musical, journalistique, radiophonique, franc-maçon et reptilien (cf. L’article sur Schlaasss). Jebeurrematartine suscite pour le moins l’intérêt chez nos collègues et musiciens : je remercie à Louise et Marine d’avoir pensé à un nom capable de faire germer la conversation aussi facilement…
- Mais enfin, c’est quoi ce nom ???
- Bah, euh…. La culture, c’est comme la confiture… Ca s’étale…. C’est marrant ?, défends-je avec verve et fierté devant des musiciens aux noms aussi loufoques tels que Miso Soup ou Comausaure !
En dehors de ces multiples rencontres, j’ai pu assister à deux shows majeurs du festival.
© Anaïs Lapel
Pour commencer, Plaza Francia au Théâtre Jacques Cœur, une petit théâtre à l’italienne en centre-ville, l’occasion pour les Berruyers (et non les Bourgeois !) de renouer avec le festival exilé sur les rives de l’Auron. Un spectacle attendu et demandé, puisqu’ils associent dans cette nouvelle formation la chanteuse des Rita Mitsouko, Catherine Ringer, et deux membres majeurs de Gotan Project, Makaroff & Müller.
Le résultat : un rythme sensuel teinté de notes électroniques discrètes pour un cocktail « électro-tango », bien plus valable ici que dans la bouche d’un certain Frédéric… L’interprète est présente, se manifeste dans toute sa sensualité dans des pas chaloupés effectués avec une certaine autodérision et un sens certain de l’échange avec les spectateurs. Dommage que la moyenne d’âge de ce genre de spectacles soit aussi élevée, surtout lorsque Gotan Project parvient aussi bien à donner un second souffle, plus contemporain, à une musique aussi élégante que celle du tango. Bonne humeur, sensualité, humour : un concert théâtralisé discret, mais dont les moyens minimaux suffisent à nous emmener dans des univers de passions dépeintes par cette voix puissante…
© Anaïs Lapel
A la sortie, pas de temps à perdre. Mais dans la rue, tout le monde est alcoolisé ou agglutiné autour de petites scènes en terrasses. Pied à terre, mon fidèle destrier, un vélo qui fait beaucoup rire la sécurité du village presse, n’a plu qu’à bien se tenir. Je fonce alors au W, le grand chapiteau dressé pour les concerts majeurs. Ce soir, j’irai voir Metronomy.
Un artiste a confié à JBMT que pour lui, Metronomy, c’est du savon. Aussi, ai-je beaucoup ri quand j’ai vu le décor rose et rondouillet, tel un nuage de bubble-gum, se dresser, avec dessus, de belles plateformes blanches pour accueillir des musiciens également vêtus de blanc. La disposition scénique, fixée pour le concert, s’altère dans des jeux de lumières oscillant entre tons doux et pastel et des néons flashy. L’effet produit est cohérent. : le côté vintage pop qui évoque les concerts télévisés des Beatles rencontre des notes électro apparues dès les années 70 qui actualisent la performance.
© Anaïs Lapel
On regrettera que le concept et l’univers aient primé sur la performance live qui apparait comme du déjà vu, aux yeux d’un public conditionné à des grands shows comme celui de Stromae deux jours auparavant. Si ce ne fut pour moi pas un concert révolutionnaire, je garde en tête, d’une part les aléas du festival qui limitent sans doute le groupe, et d’autre part le bon moment passé dans cet univers musical dépaysant, dans cette petite bulle de savon enceinte sous la « grande tente » agitée par ceux qu’on appelle les nouveaux rois du Gimmick.*
*j’entends ce terme 3 fois par jour ici ! A vous de trouver son sens ;)
Anaïs Lapel
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