genre: dessin animé
Année: 1985
Durée: 1h25
l'histoire: Taram, apprenti sorcier au pays enchanté de Prydain, doit empêcher le Seigneur des Ténèbres d'étendre sa domination maléfique. L'enjeu est le chaudron magique.
La critique d'Alice In Oliver:
L'air de rien, Taram et le chaudron magique, réalisé par Ted Berman et Richard Rich en 1985, est le 32e long-métrage d'animation et le 25e classique des studios d'animation Disney. A l'origine, il s'agit également de l'adaptation du deuxième tome des Chroniques de Prydain, de Lloyd Chudley Alexander. Certes, Taram et le chaudron magique est sorti en 1985.
Pourtant, l'origine du projet remonte à 1971 lorsque Walt Disney achète les droits d'adaptation de l'oeuvre de Chudley Alexander. Pendant de longues années, aucun scénario n'aboutit jusqu'à l'arrivée de Joe Hale comme producteur.
En effet, ce dernier décide d'accorder une place majeure au Seigneur des Ténèbres. Ce qui n'est pas forcément le cas dans le matériel d'origine. Pour Joe Hale, une telle adaptation fait office de véritable casse-tête chinois puisque le producteur doit jongler avec plus de trente personnages différents. Plus que jamais, Taram et le chaudron magique est un film d'animation ambitieux qui comprend plusieurs nouveautés. En effet, le film est le premier à utiliser le procédé Animation Photo Transfer ainsi que les prémices du Computer Animation Production System.
En résumé, les objets des décors ont été numérisés et réutilisés grâce à l'informatique. Taram et le chaudron magique est aussi premier film en Super Technirama 70 depuis La Belle au Bois Dormant. Il étrenne également le principe du générique de fin pour un film d'animation.
Les coûts de production dépassent largement le budget escompté (environ 25 millions de dollars) et au moment de sa sortie, le film ne rapporte que dix millions de dollars à travers le monde entier. Taram et le Chaudron Magique connaît donc un cuisant échec commercial.
Ce qui explique pourquoi ce dessin animé sera renié par ses propres concepteurs et par les studios Disney eux-mêmes. De ce fait, on peut considérer Taram et le chaudron magique comme un long-métrage d'animation maudit, qui fait office aujourd'hui de mauvais élève ou plutôt de mauvais souvenir. Sur ce dernier point, le film sera même jugé trop sombre et/ou trop violent par la commission de censure américaine, qui impose que les jeunes enfants soient accompagnés d'un adulte.
Reste à savoir si ce cru de Disney est bel et bien la catastrophe annoncée.
En tout cas, personnellement, je le considère comme un excellent Walt Disney. Toutefois, le long-métrage n'a rien à voir avec la tonalité habituelle et se démarque par une ambiance pesante, gothique et macabre. Dans ces conditions, pas étonnant que le film ait été rejeté par ses "pères".
Vous l'avez donc compris: Taram et le chaudron magique vaut bien mieux que sa sinistre réputation. Mais encore une fois, il s'agit vraiment d'un "Disney" totalement à part, qui peut s'appuyer sur un bad guy en "or" (façon de parler), donc le Seigneur des Ténèbres.
Taram et le chaudron magique mélange également plusieurs genres: le film d'aventure, le côté médiéval, le fantastique et même l'heroic fantasy. Par contre, inutile ici de rechercher la moindre note d'humour. C'est peut-être le seul petit point faible du film.
Clairement, le long-métrage aurait peut-être gagné à se prendre un peu moins au sérieux par moments. Autre remarque: Taram et le chaudron magique fait partie des rares Disney à ne comporter aucune chanson ou séquence musicale. C'est suffisamment rare pour mériter d'être souligné.
Indéniablement, il s'agit d'un Disney plus adulte qu'à l'accoutumée, avec une ambiance très sombre et particulièrement pessimiste. Toutefois, le film peut s'appuyer sur de nombreuses séquences très réussies et sur des personnages attachants. En tout cas, force est de constater que ce cru de Disney provoque la polémique. Il y a ceux qui l'adorent et ceux qui le détestent.
J'appartiens clairement à la première catégorie.
Note: 16.5/20
[NC] Disneycember (25) - Taram et le Chaudron... par Mayo-Lek