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"Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où on se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut."
Mon avis :
Au fin fond de la forêt canadienne, trois vieillards ont décidé que "La mort, on en fait notre affaire." Ne souhaitant pas terminer dans des mouroirs, ils se cachent, en marge de la société et vivent leur vie libre, loin de la civilisation et des assistantes sociales qui décident pour eux ce qui est bien ou pas. Heureux ? Sans nul doute.
"Et ça, dit-il en désignant la boîte de fer-blanc, c'est ce qui donne son prix à un coucher de soleil quand on a mal à ses os, c'est ce qui donne le goût de vivre parce qu'on sait qu'on a le choix. La liberté de vivre ou de mourir, y a pas mieux pour choisir la vie."
Ces drôles de bonhomme ne vont pas rester longtemps seuls, une jeune photographe à la recherche des rescapés des grands feux de 1916 les rencontre, puis une charmante vieille dame diaphane au cheveux blancs s'annonce dans leur vie. Mais ces deux envoyées du ciel ne trahiront pas leur secret...
Un petit conte éclatant, tendre et merveilleux comme ses personnages. Jocelyn Saucier nous parle de la vieillesse, de la vie, de la liberté, et de la mort, mais elle nous parle surtout de choix de vie et de mort. Elle nous rappelle que tout un chacun reste libre de choisir sa vie, et libre de choisir son propre mouroir... Une pépite...
@bonjourquebec
Premières phrases :
"Où il sera question de grands disparus, d'un pacte de mort qui donne son sel à la vie, du puissant appel de la forêt et de l'amour qui donne aussi son prix à la vie. L;histoire est peu probable, mais puisqu'il y a eu des témoins, il ne faut pas refuser d'y croire. On se priverait de ces ailleurs improbables qui donnent asile à des êtres uniques."
D'autres avis :
Aifelle ; Cathulu Karine Sylire ; Antigone
Informations sur le livre :
Auteur: Jocelyne Saucier est une romancière canadienne née dans la province du Nouveau-Brunswick en 1948. Elle a fait des études de sciences politiques et de journalisme. Il pleuvait des oiseaux est son quatrième roman.
Présentation de l'éditeur : Une photographe du Herald Tribune part réaliser un reportage sur la région québécoise du Témiscamingue, dont les forêts ont été ravagées par de gigantesques incendies au début du XXe siècle. Elle y trouve une communauté de marginaux fantasques et solitaires, dont Tom et Charlie, deux vieillards qui ont survécu à l'incendie et vivent en ermites au fond des bois. Dabord méfiants puis déterminés à aider la photographe dans son enquête, les deux hommes voient leur quotidien chamboulé. Et, soudain, lorsque arrive Marie-Desneige, octogénaire énigmatique tout juste échappée de sa maison de retraite, la vie, puis contre toute attente l'amour, reprend peu à peu ses droits. Superbe récit, lumineux et tendre, Il pleuvait des oiseaux nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens, et l'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
Il pleuvait des oiseaux, Jocelyn Saucier, Denoël, août 2013, 16 euros