Même pas morte ! par Anouk Langaney

Même pas morte est une histoire de piège. Dans un piège. Dans un autre piège.
Ce n’est pas parce que je suis paranoïaque qu’ils ne sont pas tous contre moi, a écrit fort justement Woody Allen. J’ai eu envie de jouer avec cette idée, de la pousser le plus loin possible.

Mon héroïne n’a vraiment plus aucune raison de faire confiance au monde. Ceux qu’elle aimait sont morts (ou presque) ; sa famille l’a reniée ; son passé plus que trouble risque de refaire surface à tout moment, et de mettre en péril tout ce qu’elle possède… Il est loin, son âge d’or de flambeuse, égérie de sa bande de malfrats à l’ancienne. La voilà vieille et fragile, dans un monde assez moche. Et comme si ça ne suffisait pas, Alzheimer vient s’en mêler, et méthodiquement bousiller ses synapses, la dernière arme à laquelle elle pouvait encore se fier.
Est-elle encore de taille à résister à ce qui lui tombe sur le coin de la figure ? Si tant est qu’il tombe réellement quoi que ce soit, après tout : comment savoir ?..

J’ai voulu camper une femme forte dont la hantise est de devenir une victime, et qui ne peut plus compter que sur ses méninges et son humour pour survivre – pas sûr que cela suffise, évidemment. Mais ça se tente.
Et puis, tout de même, les gangsters de ce temps-là avaient de la classe ! J’aimais l’idée d’un duel avec des voyous d’aujourd’hui. Une friction entre deux générations de personnages, entre le Noir des années 60 et celui d’aujourd’hui…