Les importations algériennes depuis cette zone ont pratiquement doublé en 2013.
L’Algérie est membre de la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE) depuis 2009, année de l’entrée en vigueur de la convention que notre pays a signée en 2001 avec les Etats arabes intégrés dans cet espace commercial. Une adhésion qui a été suivie de réactions différemment appréciées par les opérateurs économiques qui avaient, dès le départ, mis en garde contre les effets qui découleraient de cette initiative, notamment en ce qui concerne l’origine des produits émanant des pays arabes, leur traçabilité étant difficilement identifiable. En fait, depuis janvier 2009, l’Algérie n’a cessé de défendre un taux d’intégration industrielle de 70% pour les produits échangés au sein de la Gzale, les pays arabes ayant signé des accords d’association avec l’Union européenne sur la base de ce paramètre. L’autre fait à relever a trait à la majoration de la valeur des produits importés des pays arabes, à l’origine de transferts importants de devises vers l’étranger d’où la démarche des douanes de mobiliser ses services pour la lutte contre la fraude sur cette zone, depuis 2010. De telles infractions sont souvent pratiquées, avait-on précisé, dans les cas d’exemptions de taxes, de démantèlement tarifaire ou de zones de libre-échange, comme dans le cadre de la GZALE, la suppression ou la réduction des taxes étant des éléments utilisés, par les importateurs indélicats pour majorer la valeur de leur marchandises. Même l’importation de l’or n’a pas échappé à cette pratique frauduleuse, d’où la décision de l’Algérie à introduire ce métal précieux dans la liste négative des produits importés de la Gzale. D’autres indicateurs incitent à se poser la question sur les avantages tirés de l’adhésion de l’Algérie à la GZALE. Le bilan de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur qui est plus que révélateur indique que l’excédent commercial de l’Algérie avec cette zone a reculé de 546 millions de dollars à 179 millions de dollars en 2013, soit un repli de 75% sur un an. Un écart qui risque de s’approfondir au regard de la situation économique de la majorité des pays arabes. Une donne qui est loin d’être favorable à l’Algérie. Pour l’année 2013, les marchandises échangées entre l’Algérie et les pays de la Gzale ont totalisé 7,05 milliards de dollars contre 5,3 milliards de dollars, en 2012, sachant que les exportations algériennes vers cette zone ont augmenté de seulement 19%, alors que les importations ont augmenté de 49%. Les statistiques d’Algex indiquent, que les importations algériennes depuis cette zone ont presque doublé en 2013 atteignant 3,4 milliards de dollars, contre 2,3 milliards de dollars en 2012. Ainsi, la nouvelle liste des produits originaires de la GZALE exclus de la franchise de droits de douanes, entrée en vigueur dès le 1er février 2013 ne semble pas avoir l’effet escompté. Il s’agit de produits dont l’Algérie veut limiter l’importation auprès des pays membres de la GZALE par leur exclusion des avantages à l’importation pour une durée allant de 3 à 4 ans. Une mesure destinée à protéger la production nationale d’une concurrence de produits importés, notamment les produits relevant de l’industrie agroalimentaire, des produits agricoles, les boissons, les textiles, le papier ou encore l’électroménager. Une décision qui répond aux préoccupations des opérateurs économiques algériens qui ne cessent de plaider pour des mesures appropriées à même de protéger notre appareil de production. Des cadres du ministère du Commerce avaient reconnu que des pays arabes, n’affichaient aucune facilité en matière d’exemption fiscale ou douanière pour l’entrée de produits algériens dans leur territoire, mais vont jusqu’à interdire certains produits à l’importation sous le prétexte de l’origine.
D. Akila
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/58340