States of Grace // De Destin Cretton. Avec Brie Larson, John Gallagher Jr et Kaitlyn Dever.
En partant d’une petite histoire, States of Grace est assez percutant. Notamment car le film nous raconte une histoire assez terrible. Le personnage de Grace est quelqu’un de
touchant en qui on peut tout de suite avoir confiance. States of Grace parvient même à rendre l’histoire de cette femme assez bouleversante car la jeune fille dont elle va
s’occuper est une sorte de miroir de sa propre histoire. Je ne m’attendais pas du tout à être aussi touché même si le film fait justement tout pour que l’on soit touché. J’ai été surpris avant
tout de voir à quel point tous les personnages du récit sont intéressants et offrent au récit quelque chose d’assez pertinent. En effet, afin de mieux comprendre l’univers des foyers pour
adolescents en difficulté, il y a donc tout un ras de personnages légèrement clichés qui viennent donner de la substance. Je n’attendais de toute façon pas grand chose de ces personnages puisque
le film se concentrait de toute façon sur Grace. Cette femme qui a tenté de donner une nouvelle vie à des enfants afin qu’ils ne reproduisent pas le schéma de sa propre vie.
Sensible et déterminée, Grace est à la tête d'un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et le bon esprit sont de
mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine.
Brie Larson est tout simplement remarquable dans le rôle de cette femme (et je dois avouer que c’est une très belle et bonne surprise). Le film parvient à transformer rapidement
une femme qui n’a apparent pas de blessures si ce n’est l’envie de venir en aide à des adolescents difficiles, elle va rapidement nous prouver qu’elle a elle aussi des problèmes dans sa propre
vie privée. Elle se pose tout un tas de questions (notamment sur l’enfant qu’elle va avoir). D’un point de vue purement chronologique, le film était très original puisque cela se déroule en tout
et pour tout sur une petite semaine. Brie Larson donne à son personnage une authenticité assez rare à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Celle que j’avais trouvé décevante
dans The Spectacular Now (notamment car son personnage dans ce film était assez médiocre dans son ensemble), est ici surprenante. Notamment car le personnage colle à la
perfection à l’actrice. On a l’impression que le personnage que l’on voit est clairement l’actrice. Destin Cretton met tout cela en scène de façon à ce que l’on ait plutôt
l’impression de voir un documentaire.
Et je pense que c’était le but premier du réalisateur. Il faut dire que certaines scènes de ce film sont assez réalistes (notamment quand cette jeune fille nous raconte l’histoire du requin et de
la pieuvre que je vous inviterai à découvrir dans le film). States of Grace réussi donc à nous offrir quelque chose de bouleversant, attachant voire même parfois un peu drôle. Ce
que j’ai malgré tout eu un peu de mal à comprendre c’est la fin. Elle est presque précipité, trop simple. On a l’impression que l’on a envie d’en voir un peu pus mais le film s’achève. Je n’ai
pas de reproches à faire à States of Grace dans le sens où le film m’a apporté tout ce que je pouvais attendre de la part de celui-ci. De plus, parler de sujets aussi sensibles
que ceux traités dans States of Grace est tout de même osé. L’émotion est présente elle aussi. J’ai été ému à plusieurs reprises tout au long du film, notamment quand celui-ci
nous plonge dans la vie dramatique de son héroïne. Je regrette seulement la fin qui tombe un peu trop vite, sans que cela ne soit réellement cohérent.
Note : 8/10. En bref, à la façon d’un documentaire, le film séduit par son authenticité et par la prestation sans failles de Brie Larson.