© Anouchka de Williencourt
EuropaCorp Television-France TV BD
Mercredi 23 avril 2014 à 20:00 au Festival Séries Mania à Paris, première projection en salle de séries avec une accréditation. Après le pari d'un de nos chroniqueurs, Antoine Corte, que la prochaine édition du festival s'ouvrirait ou se refermerait enfin sur une série française (cf. TELEVISION : Pourquoi les séries françaises vont devenir meilleures que les séries américaines ?), il fallait bien que notre baptême accréditation se fasse en compagnie d'une de nos séries hexagonales. Et surprise, cela s'est passé devant une série made in Besson : Le Passager (2014). Aïe ?
Après le cinéma, Europacorp de Luc Besson étend depuis quelques temps ses tentacules sur les séries télévisées. Après avoir fourni TF1 en séries à succès mêlant comédie et action (No Limit, Taxi Brooklyn), la boite de Besson propose ses services à France 2 en confiant au prolifique écrivain à succès Jean-Christophe Grangé (Les Rivières pourpres, Le Concile de pierre) d'adapter un de ses livres et au réalisateur Jérôme Cornuau (Les brigades du Tigre, Maison Close) de le mettre en scène. Cela donne une nouvelle série de 6 épisodes de 52 minutes : Le passager. Après avoir pu voir les deux premiers épisodes grâce au festival, voici donc nos premières impressions.
Synopis : Une jeune lieutenant de police, Anaïs Chatelet (Raphaëlle Agogué), se voit confier l'enquête d'un homme mort d’une overdose dans une fosse, avec une tête de taureau enfoncée sur la tête jusqu’aux épaules. Pendant ce temps le psychiatre Mathias Freire (Jean-Hugues Anglade) reçoit un patient amnésique, couvert de sang et retrouvé non loin du lieu de ce crime. Mais alors que les meurtres s'accumulent, les relations entre Anaïs et Mathias se compliquent quand les indices reliant celui-ci aux crimes se multiplient. Qui est vraiment Mathias Freire ?
Tourné à plusieurs endroits de France (dont Bordeaux, Marseille et Paris) et sur plusieurs mois, Le Passager est un thriller initiatique qui rappelle beaucoup dans sa construction Les Rivières pourpres (2000) réalisé par Mathieu Kassovitz.
Premier point commun : la caractérisation des deux personnages principaux. Le lieutenant de police Chatelet préfère l'action à la réflexion (ici, la comédienne Raphaëlle Agogué remplace Vincent Cassel) tandis que le psychiatre Freire est plus réfléchi et plus expérimenté (Jean-Hugues Anglade à la place de Jean Reno).
Deuxième point commun : le style Grangé, bien sûr, avec une enquête très complexe sur un serial killer et une quête initiatique des personnages principaux.
Alternant entre l'enquête et des flashback dans le passé et/ou la psyché des personnages, le film trace son sillon dans une histoire qui s'annonce très labyrinthique si on se fie au générique (inspirée probablement de la couverture du livre éponyme). Alors stop ou encore ?
- Stop pour un générique vraiment pas terrible mais peut-être n'est-il pas définitif ;
- Stop et encore pour la mise en scène. Encore pour son efficacité mais stop pour ses scènes d'action un peu trop Besson version producteur où le spectaculaire côtoie un peu trop l'invraisemblable. Je pense notamment à une scène d'action en plein air pas très réussie au niveau cadrage/montage où deux tueurs à gage - crânes rasés forcément - suppriment deux témoins gênants puis s'en prennent maladroitement à Mathias et Anaïs ;
- Encore pour l'écriture. Car la série est écrite par un auteur déjà bien rôdé en littérature et que le style Grangé est toujours aussi intriguant ;
- Encore pour Anglade qui est vraiment un bon comédien.
Pour résumer : impressions mitigées mais tout de même l'envie de regarder la suite, en particulier pour voir la direction que la série va prendre après le twist final du deuxième épisode.
À suivre.. :-)