Aline ma voisine vient de me porter gentiment un joli petit bouquet d'oeillets, en chiffre impair me dit-elle, paraît qu'il faut toujours offrir les fleurs en chiffre impair, vous saviez-ça ? Mais l'odeur des oeillets, la fragrance, je ne me souvenais pas que ça pouvait sentir aussi bon, un pur ravissement...
Autres odeurs. En cafétant je lis mollement la presse car je voudrais y croire et Sapin, patatras Sapin. Michel Sapin et son plan de stabilité bugétaire, ce plan qui fait tanguer la gauche dit joliment Sud Ouest ce matin... pauvre gauche, pauvre de nous, "pauvre pauvre petit moi" comme disait Sol, l'immense humoriste québécois. Parallèlement, je lis et découvre que les députés français se sont votés ignominieusement et en catimini des dispositions permettant à ceux qui n'étaient pas réélus ou qui laissaient leurs mandats, de toucher une indemnité mensuelle de plus de 5 000 € pendant cinq ans ! C'est "peanut" me direz-vous dans la masse budgétaire d'un pays comme le nôtre. Mais quand on demande des efforts à tous, quand l'effort fiscal dans ma commune par exemple, ne repose que sur la moitié des électeurs, les autres étant non imposables, quand on vit dans un pays pratiquement insolvable, que faut-il penser de ça ? D'une gabegie de dépense de l'argent public qui ne cesse pas ? D'un Sénat (mon cheval de bataille, mon delenda est carthago) qui n'a aucune raison d'être. D'un ras-le-bol généralisé des français. D'un président pour lequel j'ai voté, dans lequel j'avais placé toute ma confiance, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, qui ne représentera bientôt plus que lui et qui se fait siffler par la foule au pays de Jaurès, c'est à dire en plein coeur socialiste.
Que faut-il penser de tout ça, quelle odeur de la vie respirons-nous en ce moment ? Mais l'odeur des oeillets, celle du muguet demain, l'odeur de tous les espoirs... Quand j'étais môme on disait des crédules qu'ils croyaient au petit Jésus soviétique. Rien ne peut s'arranger demain car les élus seront toujours élus et les partis seront toujours "partis". Pas de "sciage de branches" sur lesquelles leurs culs reposent. Pas de gâteaux à partager. Français, circulez, y'a rien à voir, circulez et taisez-vous et pour ceux qui sont concernés, payez vos impôts et au fait, votez, n'oubliez pas de voter pour nous...