Il serait inconvenant d’évoquer Andersen en passant à côté de l’emblème de Copenhague : la Petite Sirène, toute petite statue de bronze perchée sur son tout petit rocher, et qui attire si bien la foule que j’ai eu, l’espace d’un instant, l’impression d’être près de la fontaine de Trevi, à Rome.
Au départ, il y a donc un conte d’Andersen, que les studios Disney ont tellement édulcoré qu’ils l’ont rendu niais. La version qu’envisage de réaliser Sofia Coppola semble plus proche de la réalité du personnage, moins lisse et moins mignon qu’il n’y parait.
La Petite Sirène est, à Copenhague, une nénette de bronze de 175 kg, ce qui est beaucoup pour simplement 1,25 m ! Elle fut réalisée à la demande du fils du patron de la brasserie Carlsberg, en 1909, par un sculpteur qui s’inspira de deux modèles pour la réaliser : une danseuse et sa femme.
Les aventures de la sculpture furent nombreuses et désagréables : décapitée à au moins deux reprises, elle eut aussi un bras arraché, elle fut barbouillée, dynamitée, et emballée dans une burqa. Mais cela est sans importance : cela fait belle lurette que la statue originale dort tranquillement dans un lieu inconnu, les badauds ne s’extasiant que devant une simple copie.