Avec : Martin Esposito, Raymond Pettavino, Frédéric Pellerin...
Genre : Documentaire.
Origine : France.
Durée : 1 heure 14.
Date de sortie : 9 octobre 2013.
Synopsis : Martin Esposito part vivre pendant deux ans à la décharge de la Glacière à Villeneuve-Loubet. Il y vit, s"y nourrit et nous montre tous les défauts de notre société, qui se veut exemplaire, en matière d'écologie et de tri. La décharge et la vie qu'il mène au sein de celle-ci sont le reflet de nous-mêmes.
Bande annonce française
"La décharge est le reflet de notre monde. La réalité, la vraie."
Sans être un extrémiste dans le domaine, l'écologie a toujours été un sujet qui me plait, qui m'intéresse, qui m’interpelle et qui m'amène souvent à m'interroger sur ma façon, à mon niveau, de pouvoir préserver la planète sans pour autant être un militant. Du coup, j'étais assez déçu d'avoir raté en salles le film "Super Trash" mais lorsque mon cinéma m'a proposé une séance de rattrapage suivi d'un débat sur ce sujet dans le cadre de la journée mondiale de la Terre, je n'ai pas hésité pour réserver mon billet.
Et c'est peut être pour ça que j'ai été déçu par ce documentaire. Ce film n'as pas du tout comblé mes attentes sur ce sujet. Je m'attendais à ce qu'on me bouleverse avec le thème délicat des décharges à l'air libre, qu'on m'explique comment on à pu en arriver là, pourquoi les pouvoirs publics ont laissé faire, qu'est ce qu'on peut faire pour changer notre façon de traiter nos déchets, quelle sont les solutions alternatives viable, les moyens que le consommateur à pour agir etc etc Bref je m'attendais certes à un film à charge sur les décharges mais aussi à un film qui en plus de dénoncer, propose des solutions ou des pistes concrètes à étudier (qu'on y adhère ou non).
Mais je n'ai rien eu de tout ça... La décharge c'est mal, ça pollue et on y trouve de tout... Voilà comment je pourrais résumé ce film qui m'as vraiment énerver dans son traitement. J'ai rien contre le fait qu'on mette en scène un documentaire afin de le rendre plus efficace seulement voilà, là j'ai eu l'impression de voir Martin Esposito, le réalisateur, se mettre en scène façon "Wild versus man" (émission que je déteste au passage...). Il vit dans la décharge, se nourrit de la décharge, fait joujou dans la décharge, se filme dans de grands plans américains en train d'errer dans la décharge, possède une caméra qui le permet de filmer en train de filmer, il nettoie sa caméra etc etc.
Bref, c'est pas un journal de bord que j'ai eu l'impression de voir mais plus un homme qui se donne un style pour chercher à nous moraliser sur le sujet et qui au lieu de ça, le ringardise à souhaits (en tout cas à mes yeux). Comme si cela ne suffisait pas, Martin Esposito nous gratifie des répliques d'une platitude extrême ("On jette vraiment de tout dans cette décharge"... Sans dec' ?... "Ça me fait mal au cœur de voir ça".... C'est bête je croyais que tu allais sauter de joie...) et de sous titre tout aussi bateau lorsqu'il n'as rien à prononcer à l'écran.
Comme si cela ne suffisait pas, il invite à la fête un de ses amis, un vieux de la veille, qui va aimer nous faire caresser l'écorce des arbres et dire aux pêcheurs qui n'ont rien demandé qu'ils souhaitent mourir puisqu'ils continuent de pêcher. Je passe aussi les détails sur le passage dans la famille de Martin Esposito, l'air dépité avant de faire marche arrière car non il faut qu'il dénonce toujours le poing levé comme Amel Bent sinon ça serait un aveu d'échecs de sa part. Gros plans sur son regard triste, désabusé, un Mars et hop ça repart...
Tout ce côté nihiliste, cette façon de se regarder le nombril m'as profondément énerver car on ne finit par voir que ça. Martin Esposito ne met pas en scène, il se met en scène. Il y à une petite nuance et elle est hautement importante surtout que lorsqu'on le voit à l'écran l'image est souvent bien nette alors que lorsqu'il filme les dérives de la décharge, on à le droit à une image dégueulasse, tremblotante. Autre point qui m'as énervé, c'est la façon qu'il à eu de "trahir" d'une certaine manière la confiance que certains employés ont pu lui donner.
En effet, à plusieurs reprises il affirme qu'il ne filme pas alors que si et il y à un aspect caméra caché qui ne fonctionne pas, un aspect propos de bistrot qui n'aurait pas du sortir du bistrot ou être prononcé ainsi que je n'ai pas aimé. De plus, au lieu de flouter le visage de ses employés (comme il le fait pour la marque des employeurs), Martin Esposito use de bandeaux noirs d'une très grande laideur provoquant un effet ridicule et ne mettant pas en valeur la personne qu'il trahit, pire, la rendant même par moment presque risible.
De bout en bout j'avais envie de sortir de ma salle avec cette sensation qu'on se foutait de ma gueule. On ne m'as jamais vraiment proposé un film sur une décharge amené à fermé mais plutôt sur un cinéaste fier de son délire, qui se voit comme un super héros n'hésitant d'ailleurs pas à arborer un bandeau rouge autour du front à un moment façon Rambo. Même la partie sur le festival de Cannes où il y avait pourtant matière à dire je pense quitte à se déplacer jusqu'à là-bas à été traité d'une façon totalement clownesque et ridicule.
Pour autant, tout n'est quand même pas à jeter fort heureusement. J'ai quand même réussi par moment à faire abstraction de cette auto-vénération et à me concentrer parfois sur ce qui se passait derrière Martin Esposito. Le film montre quand même un visage peu flatteur des décharges. Il nous interroge quand même et on finit par se poser nous même les différentes questions que j'ai pu citer au dessus seulement voilà, c'est vraiment regrettable je trouve que ce soit le spectateur qui fasse seul ce travail de questionnement. On apprends rien de bien nouveau à travers ce documentaire que j'ai trouvé vide et c'est vraiment dommage car il y avait matière à dire je pense et au détour de quelques images, ce ne sont pas les pistes de réflexion qui manquent.
Autre point qui n'est pas à jeté, c'est la bande originale. C'est secondaire, ça n'apporte rien au récit sauf peut être un peu de dynamisme à un montage qui lui s'avère un peu brouillon mais la musique composée par Patrick Brugalières s'avère vraiment efficace. Très rythmé, j'ai beaucoup aimé les différents thèmes que j'ai pu entendre et si la vie de Martin Esposito m'as peu passionné, il à quand même réussi à bien la mettre en musique. Heureusement d'ailleurs car sinon il y aurait eu fort à parier que je me serais encore plus ennuyer que ça...
Pour résumer, "Super Trash" n'as de trash que le titre. Martin Esposito nous fait un très grand hors sujet en se focalisant uniquement sur sa petite personne, son côté moralisateur et son aspect super héros de pacotille. Derrière tout ça, il y à la décharge... Des images vus cent fois sans aucune saveur, des dialogues et dessous titre d'une grande platitude et aucunes réflexions apporté à son sujet, aucune pistes évoqué juste un semblant de dénonciation qui semble si grotesque que ça ne prends pas. Ça se veut un brulot mais c'est avant tout une petite allumette mouillée qui peine à faire la moindre étincelle. A l'école ou au travail, un tel hors sujet dans notre dossier nous vaudrait un zéro pointé. Je serais un poil plus généreux dans ma notation car malgré tout le sujet me parle et qu'à défaut d'avoir eu un documentaire traitant de ce sujet, cela m'as donné envie de me documenter à ce sujet pour avoir des éléments que le film ne traite jamais. Fort heureusement pour moi, le débat qui à suivi dans ma salle était déjà nettement plus intéressant (j'ai d'ailleurs plus appris sur ce débat que sur ce film) tandis que "Super Trash" s'avère à mes yeux une énorme publicité mensongère. Je vais de ce pas recycler cette publicité mensongère vantant juste les mérites de son cinéaste en ne m'arrêtant plus sur ce documentaire mais en essayant de lire des ouvrages ou voir d'autres films sur ce sujet qui eux, feront avancer la discussion...